REVUE DE PRESSE – Brad Pitt au volant, Joseph Kosinski à la caméra, Lewis Hamilton en coulisse… La presse salue un film calibré pour les amateurs de vitesse, mais reste perplexe devant l’absence de profondeur du scénario.

Avec F1, le réalisateur Joseph Kosinski (Top Gun : Maverick) signe un retour sur les circuits du cinéma d’action spectaculaire. Avec nostalgie assumée pour le cinéma des années 1990, le film s’impose comme une ode à la vitesse, portée par la présence magnétique de Brad Pitt et l’implication notable de Lewis Hamilton en coulisses. La critique, partagée, s’accorde toutefois sur un point : F1 est une expérience sensorielle, cinématographique, et résolument musclée.

Le résultat ? « Ce blockbuster estival old school a bien des atouts pour délivrer sa dose de divertissement et de souffle épique », estime notre critique Olivier Delcroix. Le Parisien  salue un film « électrisant », soulignant des « scènes de courses époustouflantes » et un « récit des coulisses » habilement mené. La nostalgie des années 1990 y est célébrée comme un hommage sincère. Sud Ouest insiste sur le judicieux dosage entre exigence visuelle et accessibilité narrative, « de quoi ravir les fans de la discipline, sans décevoir les novices »., notamment grâce à « l’implication de Lewis Hamilton », gage de crédibilité.

Des scènes spectaculaires

La presse anglo-saxonne s’extasie également sur la forme, souvent comparée à Top Gun : Maverick. Variety évoque « des scènes de course qui prennent aux tripes et brûlent les yeux ». The Hollywood Reporter  va plus loin en saluant « l’intégration impressionnante des réalités de la Formule 1 » dans le récit. Le journal britannique The Guardian  parle, lui, d’un « mélodrame de Formule 1 outrageusement ringard mais filmé avec fougue et extravagance ». Selon Deadline, le film « oscille entre nostalgie de l’homme seul au volant et fascination pour la science des microsecondes ».

Mais beaucoup s’accordent à dire que le film n’est pas aussi bien huilé que les moteurs. Olivier Delcroix regrette une intrigue « cousue de fil blanc ». Libération  déplore un scénario « feuilletonné à mort », « on serait bien incapable de dire quel rebondissement à suspense, quels risques mortels, quel énième accident ou remontada de la dernière chance sont censés offrir leur climax définitif au film ». Le Monde brocarde un film de course automobile « plus poussif que les engins qu’il met en scène, accusant une tendance structurelle à tourner en rond ». Surtout qu’il repompe le scénario de Le Mans, avec Steve McQueen, sans parvenir à faire mieux, ni même aussi bien. Paris Match  y voit « un pur produit de divertissement estival qui parlera évidemment à tous les amoureux des grosses cylindrées. Peut-être moins aux cinéphiles ».

Brad Pitt, as du volant

L’acteur américain est presque unanimement salué pour son charisme intact. « Le film se caractérise surtout par le rayonnement et l’omnipotence de son personnage principal, tête brûlée et mâle impérieux auquel rien ne résiste », souligne Le Monde, en précisant qu’« en dépit d’un corps quotidiennement sculpté et d’un charme efficient, le poids des ans » pèse sur Brad Pitt. Olivier Delcroix salue « la classe et le charme infaillible d’un Brad Pitt au sommet de son art ». L’acteur « n’avait jamais autant joué sur son âge que dans ce film », rappelle le magazine Première, « il apparaît plus rayonnant, frimeur et conquérant que jamais ».