Son évasion avait déclenché une vague de violence en Equateur. Le narcotrafiquant « Fito », de son vrai nom Adolfo Macias, a été arrêté mercredi après un an et demi de cavale à l’occasion d’une opération armée dans sa ville natale de Manta, à 350 km au sud-ouest de Quito.
Chef d’un des principaux gangs du pays, les Choneros, qui règne notamment sur le trafic de cocaïne, il est considéré comme l’un des plus dangereux criminels de son pays. Il a notamment été associé à l’assassinat en août 2023 de l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle équatorienne, Fernando Villavicencio, qui avait fait état de menaces de mort de sa part.
Une arrestation « sans pertes humaines »
Le narcotrafiquant de 45 ans « est aux mains des forces de sécurité », un groupe spécial des forces militaires destiné à combattre le trafic de drogue, a salué le président équatorien Daniel Noboa sur X. Le ministre de l’Intérieur, John Reimberg, a évoqué dans une vidéo « une opération de 10 heures » menée « avec précision », au terme de laquelle « Fito » a été appréhendé « sans pertes humaines ».
Lors d’une conférence de presse, le ministre a ensuite expliqué que les agents en uniforme avaient trouvé « Fito » caché dans un bunker, accessible en soulevant une dalle au sol d’une résidence luxueuse. Sur des photos publiées par les forces de l’ordre, on voit le narcotrafiquant, barbu et en surpoids, allongé sur l’une d’elles le torse nu contre le sol. Sur d’autres photos, il apparaît en short aux côtés des ministres de l’Intérieur et de la Défense.
El Bloque de Seguridad más firme que nunca! Nuestras fuerzas del orden, con su impecable trabajo, lograron la captura de José Adolfo Macías Villamar, alias “Fito”. Nada ni nadie está por encima de la Ley! Seguimos trabajando pic.twitter.com/9rHTgWRefl
— John Reimberg (@JohnReimberg) June 26, 2025
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« Fito » a été emmené, à bord d’un petit avion, dans la prison de haute sécurité connue sous le nom de La Roca, à Guayaquil (sud-ouest). Retour à la case départ pour le trafiquant qui s’était évadé en janvier 2024 du pénitencier de Guayaquil, sur lequel il avait l’emprise et où il purgeait depuis 2011 une peine de 34 ans de réclusion pour crime organisé, trafic de drogue et meurtre.
Son évasion avait d’ailleurs déclenché une vague de violences sans précédent faisant des dizaines de morts en Equateur, et avait entraîné des mutineries dans plusieurs prisons et des combats de rue déclenchés par les gangs.
Le président équatorien avait alors déclaré le pays en « conflit armé interne » et déployé l’armée pour tenter neutraliser la vingtaine de groupes criminels impliqués. Une récompense d’un million de dollars était offerte pour toute information permettant sa capture.
Vers une extradition ?
Daniel Noboa a assuré que « d’autres » criminels « tomberont ». « Nous allons reprendre le pays. Il n’y aura pas de trêve », a-t-il déclaré, alors que l’Equateur est au cœur d’une guerre sanglante entre des bandes criminelles impliquées dans le trafic de drogue, les enlèvements et les extorsions. Rien qu’entre janvier et mai cette année, près de 4.000 personnes ont été tuées.
Des procédures ont été entamées pour permettre « l’extradition de Fito vers les Etats-Unis », où le bureau du procureur de New York l’accuse de trafic d’armes et de cocaïne. « Nous attendons leur réponse », a précisé le chef d’Etat.