L’ouverture des portes est prévue à 16 h 30 mais, un quart d’heure avant, on se presse déjà. Il y a pas mal de retraités, mais des familles sont venues avec les enfants. Tous habitent pas loin du « 9-9 », comme disent beaucoup de Stéphanois. Comprendre : le 99 bis cours Fauriel, l’adresse de l’Hôtel de police.

Le bâtiment et sa grande cour sont situés au pied de deux immeubles. Antonella habite l’un d’eux : « De mes fenêtres, je vois tout : les véhicules qui entrent, qui sortent, quand ils emmènent quelqu’un avec les menottes… » Mais elle n’est jamais rentrée dans le commissariat. « Alors, là, c’est l’occasion. »

« Nous pouvons être des voisins bruyants »

Des invitations avaient été laissées dans les boîtes aux lettres des immeubles proches et aux commerçants du quartier. Une initiative du directeur interdépartemental de la police national (DIPN) Yves Cellier, arrivé à l’automne.

Bon communicant, il y voit là « une occasion de renforcer les liens entre la police et la population. Nous sommes en plein cœur d’un quartier d’habitations et nous pouvons être des voisins bruyants (sirènes, cris des gardés à vue, travaux). Cette invitation est un moyen de leur faire découvrir nos différentes missions ».

Pour cela, plusieurs stands ont été installés dans la cour de l’Hôtel de police. Celui de la police technique et scientifique (PTS), les « experts » des scènes de crime, recueille le plus de suffrages. « Je suis repartie avec mes empreintes en souvenir », sourit Claire, qui est venue « pour voir l’envers du décor. »

« Les sirènes ? Avec le temps, on s’y fait »

Malika est venue en famille : « Les policiers expliquent bien et ont l’air passionnés. J’ai l’impression d’être dans une scène qui mélange les Experts et HPI (*), j’adore ! » Marie-France, elle, a apprécié la démonstration de la brigade canine : « J’ai un chien, mais il n’obéit pas aussi bien… » Il mord moins, aussi, et heureusement. « Parfois, des collègues se font mordre en exercice », confie un policier.

Christophe observe ses deux enfants s’essayer au tir au pistolet… laser. « C’est important d’avoir ce genre de contact avec la police dans ce contexte. » Sous-entendu : sans être auteur ou victime. Claire, qui habite ici depuis sept ans, se souvient « qu’au début, je ne pouvais pas dormir avec les sirènes. Mais avec le temps, on s’y fait… »

Un bout de gâteau et un jus de fruits plus tard, tous les visiteurs n’ont qu’une envie : « Revenir l’année prochaine ! »

(*) Deux séries TV policières à succès.