Des recours avaient été déposés par des militants propalestiniens niçois, tandis que le préfet avait lui aussi demandé au maire de Nice de retirer les drapeaux israéliens.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a retiré les drapeaux israéliens du fronton de l’hôtel de ville après une décision de justice rendue jeudi matin lui ordonnant de le faire dans les cinq jours. Le tribunal administratif avait été saisi par des recours de militants propalestiniens niçois afin que l’édile enlève ces drapeaux, comme lui avait également demandé le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, la semaine dernière.

Christian Estrosi (Horizons) avait d’abord fait part de son refus au représentant de l’État, rappelant qu’il s’était engagé, après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à laisser flotter ces drapeaux sur la façade principale de la mairie jusqu’à la libération des otages. Mais le maire a fini par les enlever lui-même ce jeudi midi. Au balcon de l’hôtel de ville du bord de la baie des Anges, il s’est saisi d’un drapeau et l’a agité sous le regard des journalistes et d’élus. Des drapeaux du Comté de Nice ont été positionnés à la place.

«J’ai décidé d’enlever les drapeaux, respectueux de cette décision de justice, qui naturellement ne me convient pas et me paraît injuste parce qu’elle me semble mettre sur un pied d’égalité un drapeau qui illustre le soutien à un mouvement terroriste et le drapeau d’une nationalité dont la plupart [des citoyens] sont des victimes», a commenté Christian Estrosi, qui dénonce encore «un recours politique de LFI». La municipalité a indiqué que le drapeau israélien avait aussi été retiré du bureau du maire.

«Revendication d’une opinion politique»

Des recours avaient déjà été déposés pour le retrait de ces drapeaux, en vain, le tribunal jugeant d’abord que la condition d’urgence n’était pas remplie. Cette fois, le juge des référés a estimé l’inverse, «en dépit de la volonté du maire de cantonner l’apposition des drapeaux à un symbole de soutien aux otages israéliens détenus par le Hamas, organisation terroriste», a indiqué la juridiction administrative de Nice dans un communiqué.

Pour la justice, la «persistance dans le temps», «l’ampleur prise par le conflit au Moyen-Orient» et les «tensions mondiales» appuient cette décision de demande de retrait. Le tribunal n’y voit plus seulement un «unique symbole de soutien aux otages» mais «un soutien à l’État israélien et donc comme la revendication d’une opinion politique», précise-t-il dans son communiqué.

«Nous poursuivrons sous une autre forme notre combat»

Dans sa circulaire adressée à l’ensemble des communes du département pour interdire tous les drapeaux étrangers en mairie, le préfet avait rappelé un «principe de neutralité du service public». Dans sa décision, la justice évoque alors une «méconnaissance» de cet aspect et qu’en l’état de l’instruction, cela pouvait créer «un doute sérieux sur la légalité du refus du maire».

Christian Estrosi a martelé son soutien à la communauté juive et à la lutte contre l’antisémitisme en dévoilant une nouvelle affiche, devant l’entrée de la mairie, avec les photos des otages. Les portraits d’enfants retenus par le Hamas avaient déjà été diffusés sur les panneaux électriques de la ville. «Nous poursuivrons sous une autre forme notre combat car nous sommes une municipalité qui se bat contre toutes les injustices», a-t-il ajouté, promettant «d’autres actions dans les jours et les semaines qui suivent».