Première journée d’épreuves pour les 865.881 candidats inscrits en métropole et dans les Drom au diplôme national du brevet 2025 (DNB) et c’est le français qui a ouvert le bal. Cet après-midi, ils plancheront sur l’épreuve de mathématiques. Vendredi 27 juin, place aux épreuves d’histoire-géographie le matin et de sciences l’après-midi.
Les épreuves écrites du brevet des collèges sont notées sur 400 points : 100 points pour le français, 100 points pour les mathématiques, 50 points pour l’histoire-géo et l’EMC et 50 points pour les sciences.
Le sujet de français est constitué de trois parties. La première, notée sur 50 points, concerne la « Compréhension et compétences d’interprétation » (32 points) et la « Grammaire et compétences linguistiques » (18 points). La deuxième partie est une dictée notée sur 10 points. Puis finalement, il y a l’épreuve de rédaction (40 points). Retrouvez les sujets et le corrigé complet de l’épreuve en partenariat avec digiSchool.
Le sujet de l’épreuve de français
Partie 1 : Grammaire et compétences linguistiques – Compréhension et compétences d’interprétation
Pour la partie 1 de l’épreuve du brevet de français, les candidats avaient comme ressources documentaires un texte de Simone de Beauvoir, La force de l’âge, 1960, et un tableau du peintre impressionniste Frédéric Bazille : « La Robe rose », 1864, musée d’Orsay. Les candidats ont dû répondre à 6 questions d’interprétation et 4 questions de grammaire.
Question 1 : Que vient faire la narratrice à Marseille ? Justifiez votre réponse par deux citations du texte (4 points)
Question 2 : Lignes 1 à 4 : À quoi voit-on dans ce passage que la narratrice vit un moment important de sa vie ? Deux éléments de réponse justifiés par des citations du texte sont attendus. (4 points)
Question 3 : Lignes 5 à 18 : Qu’est-ce qui permet de dire qu’une vie nouvelle commence pour elle ? Trois éléments de réponse justifiés, chacun, par une citation du texte sont attendus. (6 points)
Question 4 : Comment l’émerveillement de la narratrice pour la ville de Marseille se manifeste-t-il ? Deux éléments de réponse sont attendus. Chacun d’eux s’appuiera sur l’identification précise et l’analyse d’un procédé d’écriture. (6 points)
Question 5 : Quels traits de caractère attribuez-vous à la narratrice à la lecture de ce texte ? Trois éléments de réponse justifiés chacun par une citation sont attendus. (6 points).
Question 6 : Image. D’après vous, ce tableau pourrait-il illustrer le texte ? Vous développerez votre réponse en vous appuyant sur trois arguments. Chacun devra être justifié en vous référant au texte et à l’image. (6 points)
Question 7 : « J’étais là, seule, les mains vides, séparée de mon passé et de tout ce que j’aimais » (l.9-10)
a) Quelle est la classe (ou nature) grammaticale du mot souligné ? (1 point)
b) Justifiez la terminaison de ce mot. (1 point)
Question 8 : « j’avais rendu visite à la directrice du lycée, mon emploi du temps était fixé » (l.24-25)
a) Recopiez le passage ci-dessus puis placez entre crochets les différentes propositions et précisez la classe (ou nature) grammaticale de chacune. (2 points)
b) Comment sont-elles reliées ? Comment qualifie-t-on ce lien ? (1 point)
Question 9 : « je m’immobilisai en haut du grand escalier. » (l.5)
a) Identifiez et nommez les trois éléments qui composent le mot souligné. (1,5 point)
b) Expliquez le sens de ce verbe puis trouvez un mot de la même famille. (1,5 point)
10. Réécrivez le passage suivant en remplaçant « je » par « nous », « nous » désignant la narratrice et une amie. (10 points)
Partie 2 : Dictée
La dictée était un extrait du texte de Simone de Beauvoir, La Force de l’âge, 1960.
Partie 3 : Rédaction
Pour cette partie, les candidats avaient le choix entre deux sujets de rédaction : un sujet d’imagination et un sujet de réflexion.
Sujet d’imagination
Quelque temps plus tard, la narratrice écrit une lettre à ses parents dans laquelle elle raconte les jours qui ont suivi son arrivée dans la ville. Vous décrirez les expériences vécues, les lieux explorés, les personnes rencontrées et exprimerez les impressions que lui procurent ces découvertes.
Sujet de réflexion
Pensez-vous que la littérature et les arts en général permettent aux lecteurs et aux spectateurs de découvrir des lieux, réels ou fictifs, comme s’ils y étaient ? Vous présenterez votre réflexion dans un développement argumenté et organisé. Vous illustrerez votre propos à l’aide d’exemples issus de vos lectures et de votre culture artistique personnelle (cinéma, peinture, bande dessinée…).
Le corrigé de l’épreuve de français
Partie 1 : Grammaire et compétences linguistiques – Compréhension et compétences d’interprétation
Question 1 : Que vient faire la narratrice à Marseille ? Justifiez votre réponse par deux citations du texte
La narratrice vient à Marseille pour y commencer une nouvelle vie professionnelle. Elle y est nommée pour enseigner.
Justification par deux citations :
– « J’aurais à faire quatorze heures de cours chaque semaine »
– « Deux heures plus tard, j’avais rendu visite à la directrice du lycée, mon emploi du temps était fixé »
Ces deux citations montrent que la narratrice est venue à Marseille pour travailler comme enseignante.
Question 2 : Lignes 1 à 4 : À quoi voit-on dans ce passage que la narratrice vit un moment important de sa vie ? Deux éléments de réponse justifiés par des citations du texte sont attendus.
La narratrice vit un moment important car elle change de vie. Elle évoque un souvenir marquant : « certains se sont rétrospectivement chargés d’un sens si lourd ». Elle parle d’un tournant dans sa vie : « comme si elle avait marqué dans mon histoire un tournant absolument neuf ». Ces citations montrent que ce souvenir marque un changement important dans sa vie.
Question 3 : Lignes 5 à 18 : Qu’est-ce qui permet de dire qu’une vie nouvelle commence pour elle ? Trois éléments de réponse justifiés, chacun, par une citation du texte sont attendus.
Elle commence une vie nouvelle car elle est seule et doit tout inventer. Elle est seule : « j’étais là, seule, les mains vides, séparée de mon passé ». Rien n’est prévu pour elle : « pas même le lit où je dormirais ». Elle doit inventer sa vie : « mes occupations, mes habitudes, mes plaisirs, c’était à moi de les inventer ».
Question 4 : Comment l’émerveillement de la narratrice pour la ville de Marseille se manifeste-t-il ? Deux éléments de réponse sont attendus. Chacun d’eux s’appuiera sur l’identification précise et l’analyse d’un procédé d’écriture.
L’émerveillement de la narratrice se manifeste par :
– La description sensorielle : elle mobilise les sens pour rendre la ville vivante, par exemple « une odeur d’herbes brûlées » ou « je respirai le goudron et les oursins du Vieux-Port ». Cela montre l’intensité de ses impressions.
– L’accumulation de verbes d’action : « je grimpai », « je rôdai », « je respirai », « je me mêlai », « je m’assis ». Ce procédé d’accumulation exprime son enthousiasme et son désir de tout explorer. La ville ne la laisse pas indifférente.
Question 5 : Quels traits de caractère attribuez-vous à la narratrice à la lecture de ce texte ? Trois éléments de réponse justifiés chacun par une citation sont attendus.
La narratrice apparaît comme :
– Libre et indépendante : « Ici, je n’existais pour personne ». Elle commence seule une nouvelle vie.
– Courageuse et déterminée : « je regardais la grande cité inconnue où j’allais sans secours tailler au jour le jour ma vie ». Elle est prête à affronter l’inconnu.
– Curieuse : « je rôdai dans toutes ses ruelles « . Elle explore activement la ville, animée par un désir de découverte.
Question 6 : Image. D’après vous, ce tableau pourrait-il illustrer le texte ? Vous développerez votre réponse en vous appuyant sur trois arguments. Chacun devra être justifié en vous référant au texte et à l’image.
Oui, ce tableau pourrait illustrer le texte de Simone de Beauvoir.
– Une femme seule face à une ville inconnue : dans le tableau, la jeune femme est seule, de dos, observant une ville. Cela rappelle la narratrice qui arrive seule à Marseille : « J’étais là, seule, les mains vides ».
– Une atmosphère de découverte : la femme semble contempler avec attention le paysage urbain, comme la narratrice qui découvre Marseille : « je regardais la grande cité inconnue ».
– Un moment de transition et d’émotion : la posture calme et méditative du personnage correspond à l’émotion ressentie par la narratrice au début de sa nouvelle vie : « émue par ces maisons, ces arbres, ces eaux ».
Le tableau rend donc bien l’état d’esprit de la narratrice au moment où elle s’apprête à commencer une nouvelle vie.
Partie 3 : Rédaction
Un exemple de rédaction pour le sujet d’imagination
Mes chers parents,
Je prends enfin le temps de vous écrire après ces journées si denses. Tout est allé très vite et j’ai l’impression que chaque heure passée ici m’éloigne un peu plus de ma vie d’avant. Mais ne vous inquiétez pas : malgré la solitude du départ, je découvre peu à peu un monde nouveau, riche, vivant, imprévisible. C’est cela que je veux vous raconter.
Mon arrivée à la gare m’a d’abord laissée un peu hébétée : le tumulte, la lumière crue, les cris, les parfums, si différents de ceux de Paris, m’ont saisie. En haut des marches, je suis restée immobile un long moment, regardant la ville s’étendre sous mes yeux. J’avais l’impression d’entrer dans un roman inconnu dont j’étais, cette fois, l’héroïne.
J’ai trouvé une chambre modeste au-dessus d’un petit restaurant, sur l’avenue de la gare. Rien de bien charmant : un lit dur, une table bancale, mais je m’y sens déjà chez moi. La propriétaire, Madame Rocca, est une femme vive, à l’accent chantant, et qui semble bien décidée à veiller sur moi. Elle me prépare parfois un café noir très fort, en me racontant les histoires de son quartier : des marins disparus, des enfants envolés, des amours de jeunesse.
Chaque jour, après mes heures au lycée (où mes élèves me réservent un accueil plus curieux qu’hostile), je pars explorer la ville. Je me suis aventurée au Vieux-Port : le goudron chauffe sous les semelles, l’odeur des filets de pêche et du sel me monte au nez, et je me suis même assise sur les marches pour écouter un vieux joueur d’accordéon. Son air triste m’a fait monter les larmes aux yeux. Je ne saurais dire pourquoi. Peut-être parce que, soudain, j’ai compris que j’étais ici pour de bon et que ma vie ne serait plus jamais la même.
Hier, j’ai grimpé jusqu’à Notre-Dame-de-la-Garde. La montée était rude, mais de là-haut, le panorama m’a coupé le souffle. La mer, immense, scintillait sous le soleil d’automne ; les toits rouges semblaient vibrer dans l’air chaud. J’ai pensé à vous, à notre balcon parisien, si loin désormais.
Je découvre aussi les gens : le marchand de journaux, pas toujours souriant mais drôle ; une jeune collègue du lycée, très réservée mais passionnée de littérature ; les enfants des rues qui rient plus fort que les adultes. Chacun, à sa façon, me donne une part de cette ville. Je ne sais pas encore si je suis heureuse, mais je me sens vivante. Et c’est déjà beaucoup.
Je vous embrasse tendrement,
Votre fille,
Simone
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