Par
Coralie Ganivet
Publié le
12 avr. 2025 à 8h16
À l’heure où l’on a jamais autant parlé de l’addiction des jeunes aux écrans et aux réseaux sociaux, Esteban n’y trouve pas un grand intérêt. Son truc à lui, c’est la nature.
Il nous accueille donc dans la maison familiale bordée de bois à Vertou (Loire-Atlantique), avec ses bottes aux pieds. « Il en met depuis qu’il est petit », sourit sa maman, Karmina.
Et ça n’a évidemment rien d’un genre qu’il veut se donner. Car Esteban aime être dehors. Au grand air. Et par tous les temps. « Je préfère quand même quand il fait beau mais s’il pleut tant pis, je me couvre et j’y vais », explique-t-il naturellement.
« J’aime le silence, le chant des oiseaux »
C’est toujours mieux pour lui que de scotcher les écrans.
Ça ne m’intéresse pas trop. Quand j’y passe une heure ça m’énerve. À l’extérieur, il y a beaucoup plus de choses intéressantes à faire.
Esteban, 14 ans
Comme sortir se balader dans les bois autour de chez lui. « J’ai commencé vers 10 ans et je m’y suis tout de suite senti bien. J’aime le silence, le chant des oiseaux… » Et chercher de jolis morceaux de bois. « J’ai fini par en avoir pas mal et j’ai réfléchi à ce que je pouvais en faire. Et l’idée des lampes m’est venue. J’aime la forme que la nature peut donner au bois. Et je trouve que quand il est illuminé, il est encore mieux mis en valeur », raconte-t-il.
Esteban, qui aime la nature et créer des choses de ses mains, construit aussi plusieurs cabanes dans les bois qui bordent sa maison à Vertou. ©HSM« Le voir s’épanouir comme ça, c’est génial »
Actuellement en classe de 4e au collège Jean Monnet à Vertou, Esteban a créé sa première œuvre en février dernier. « Comme je n’avais encore jamais fait ça, mon papa m’a aidé à faire les branchements de câbles après que j’ai nettoyé et poncé le bois. Et maintenant, je le fais seul ».
Cet aspect technique, il l’aime d’ailleurs tout autant que l’artistique.
C’est une satisfaction pour moi de fabriquer quelque chose et de voir si ça fonctionne ou pas. Quand ce n’est pas le cas – ça m’est déjà arrivé une fois – il faut tout démonter et recommencer. C’est beaucoup de travail mais quand ça marche t’es heureux et t’as envie de montrer ton travail aux autres.
Et c’est d’ailleurs ce qu’il fait puisque ses deux premières lampes sont actuellement exposées à la galerie « L’Oeil rouge » à Clisson (rue des Halles) et ses deux dernières à celle de « La Passerelle », à Clisson également (à la gare).
« En travaillant dur on peut produire de belles choses »
L’amour du bois et du bricolage d’Esteban ne vient pas de nulle part. Dès qu’elle ne travaille pas, sa maman s’adonne à sa passion pour le transfert de photos sur bois et sur palette. Et son papa se plaît à travailler le métal et la soudure.
« On est vraiment fiers de lui, reconnaît Karmina. D’autant plus à cette époque où les écrans et les réseaux sociaux prennent autant de place chez de nombreux jeunes. »
Le voir s’épanouir comme ça, c’est génial, c’est ce que l’on a voulu transmettre à nos enfants : la valeur du travail et le plaisir de produire des choses.
Et c’est justement ce qui motive le plus Esteban aujourd’hui, au-delà de vendre ses lampes à qui les aimera. « Je veux surtout montrer qu’en travaillant dur on peut produire de belles choses », conclut celui qui rêve de devenir pilote de ligne, « pas pour le voyage mais pour la technique ». On y revient…
Pour contacter Esteban : [email protected] (son mail) ou 06 51 89 35 10 (le portable de Karmina sa maman).
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