Le projet se concrétise enfin ! Le très attendu musée Guimard, consacré au célèbre architecte et designer visionnaire Hector Guimard (1867–1942), devrait ouvrir fin 2027 ou début 2028 dans un bâtiment parisien de sa création : l’hôtel Mezzara. De quoi mettre en valeur comme il se doit ce représentant majeur de l’Art nouveau, créateur des mythiques entrées du métro parisien que les touristes du monde entier admirent encore pour leurs marquises, leurs ferronneries vertes et leurs lampadaires aux lignes végétales.
Depuis plusieurs années, deux hommes se démènent pour qu’un tel musée voie le jour : Fabien Choné, président d’Hector Guimard Diffusion (fondée en 2019), et Nicolas Horiot, à la tête de l’association Le Cercle Guimard (créée en 2003). Avec l’aide de ce dernier, Fabien Choné a ainsi acquis une centaine de pièces d’exception signées Hector Guimard dans l’espoir de les exposer un jour – comme un précieux vase en cristal au décor torsadé gravé à l’acide daté de 1903, des meubles, des céramiques, des garde-corps en fonte, ou encore l’une des emblématiques verrines lumineuses orange conçues pour les entrées du métro parisien.
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Un bâtiment emblématique de l’architecte
La verrière de l’hôtel Mezzara vue depuis l’escalier
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© Jean Bernard. All rights reserved 2025 / Bridgeman Images
Classé monument historique, le bâtiment choisi fut construit en 1910 par Hector Guimard au 60 rue Jean-de-la-Fontaine, dans le très chic 16e arrondissement de Paris, où se situent de nombreux édifices Art nouveau, pour son ami Paul Mezzara, riche industriel textile d’origine vénitienne. Annexe du lycée Jean-Zay qui en accueillait les pensionnaires depuis 1954, cet hôtel particulier avait finalement été abandonné il y a dix ans, et avait failli être vendu pour sept millions d’euros. Mais l’État, qui en est le propriétaire, a finalement décidé, au terme d’une consultation lancée il y a quatre mois, de signer un bail de 50 ans avec la Foncière Mezzara, constituée par la société de conseils et d’investissements Fabelsi, présidée par Fabien Choné.
En échange, cette dernière devra valoriser le bâtiment, en prenant en charge la totalité des travaux de restauration de l’édifice. Évalués à six millions d’euros, ces derniers, qui devraient débuter fin 2026, seront réalisés « avec le concours de spécialistes de l’Art nouveau, d’artisans d’art, de restaurateurs et de l’architecte des monuments historiques et des services du patrimoine de l’État ».
La société Fabelsi pourra ensuite exploiter le musée, tout en versant chaque année à l’État une redevance proportionnelle au chiffre d’affaires de l’établissement. Moyennant un ticket d’entrée à 15 ou 20 euros, les visiteurs pourront découvrir le bâtiment et les collections – constituées des pièces acquises par Fabien Choné, mais aussi de prêts de collectionneurs et d’institutions françaises et internationales –, ainsi que profiter du jardin de 700 m², sur lequel donnera un café.
Une expérience en VR et des rééditions d’œuvres de Guimard
« Ce nouveau musée participera au rayonnement de Paris comme capitale de l’Art nouveau, aux côtés de Bruxelles et Barcelone », précise un communiqué. « Nous réparons une injustice », s’est réjoui Nicolas Horiot. En outre, le lieu proposera au public une expérience immersive en réalité virtuelle, qui permettra de se plonger dans l’ambiance de la salle de concerts Humbert de Romans construite par Guimard en 1901, et la possibilité d’acquérir des rééditions d’œuvres de l’architecte réalisées par des artisans spécialisés. Une idée ingénieuse qui devrait à la fois contenter les passionnés et aider le musée à rentrer dans ses frais.
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