Fin avril, leur lettre envoyée au département, à la mairie et à la préfecture est restée sans réponse. Alors ils ont décidé de prendre la parole pour médiatiser leur cause. Ce jeudi 26 juin, une trentaine de jeunes migrants ont expliqué les conditions chaotiques dans lesquelles ils vivent depuis des mois. Tous sont dans la même situation. Migrants, ils ont voulu faire reconnaître leur minorité. L’évaluation du département a tranché en sens inverse et les a déclarés majeurs. Ils ont fait appel de cette évaluation. En attendant qu’un juge pour enfants mène une enquête, ils se retrouvent non scolarisés et à la rue.

« Ce recours peut durer entre trois mois et un an et demi », explique Suzanne Mamet, coordinatrice pour l’association Utopia 56 en Ille-et-Vilaine. C’est très long. Les mineurs à la rue sont de plus en plus nombreux. Ils sont 60 en tout à Rennes dont 40 dans le parc de Maurepas. Les autres campent dans les parcs Saint-Cyr et Bréquigny. Ils dorment sous la tente, sans accès à des douches. Il y a aussi le problème des jeunes filles. Là aussi, elles sont de plus en plus nombreuses à la rue. Depuis décembre, nous avons logé 11 jeunes filles dans nos familles d’accueil bénévole. Elles doivent changer de lieu d’hébergement souvent, c’est fatigant mais les laisser à la rue c’est dramatique. »

Au parc de Maurepas à Rennes, des jeunes migrants qui se disent mineurs ont pris la parole pour dénoncer la longueur du recours pour évaluer la majorité d’une personne.Au parc de Maurepas à Rennes, des jeunes migrants qui se disent mineurs ont pris la parole pour dénoncer la longueur du recours pour évaluer la majorité d’une personne. (Le Télégramme/Claire Staes)

Alice, 16 ans, angolaise, est l’une d’elles. « Je suis parfois hébergée par le 115, parfois par des familles. C’est compliqué et j’ai peur de me retrouver à la rue et de me mettre dans un mauvais chemin. Je voulais aller à l’école pour être une fille éduquée… Ma vie en France est difficile. » Pour alerter sur cette situation, Utopia 56 organisera une manifestation le 9 juillet devant Le Palais Saint-Georges.