Poumon vert de 105 ha au cœur de Lyon (Rhône), le parc de la Tête d’Or, qui date de 1857, est en pleine effervescence. « Ce lieu est un élément de patrimoine et un havre pour la biodiversité, rappelle Grégory Doucet, maire (EELV) de Lyon. Il a aussi un certain nombre de défis à relever pour faire face au réchauffement climatique et à l’intensification des usages. » Fort de sept millions de visiteurs annuels, le parc prépare son avenir. La Ville a ainsi fléché 15 M€ dans son plan pluriannuel d’investissement et travaille à la refonte de la charte qui le régit depuis 1997.
Ecole à ciel ouvert
Le réaménagement du jardin de l’Ecole de botanique et la restauration de ses petites serres, ainsi que l’évolution du parc zoologique sont les principaux chantiers en cours. D’une surface de 8 ha, le jardin botanique, créé en 1763, est à la fois outil de travail, de préservation et de conservation des plantes, mais aussi de médiation. Porté en maîtrise d’œuvre interne à la Ville, le réaménagement du jardin de plein air dont les travaux en régie s’achèveront à l’automne s’inscrit dans le dessin originel de Denis et Eugène Bühler. « Nous avons voulu retrouver la volonté des concepteurs d’avoir une école des fruitiers, des vignes, de pouvoir expliquer la botanique aux étudiants avec cette école à ciel ouvert », rappelle Juliette Babin, directrice du jardin botanique.
Le dessin du nouveau projet englobe deux volets. D’abord un secteur systématique qui propose une classification scientifique des plantes. Il est composé de massifs, de placettes rondes pour marquer des transitions entre les différents végétaux. Le deuxième secteur, ethnobotanique, entend valoriser les usages et l’histoire lyonnaise des plantes (textile/soie, gastronomie, agriculture/agronomie). « Nous profitons de ces travaux pour revoir l’infiltration des eaux pluviales dans les allées en créant des tranchées et des puits perdus », ajoute la paysagiste Isaure Laot. Un budget de 550 000 euros a été alloué à ces aménagements.
Très délabrées, les petites serres – dont 60 % sont fermées depuis 2006 – entrent également en chantier, phasé en quatre tranches. « Ces travaux répondent à un enjeu patrimonial, mais aussi de conservation du vivant et d’éducation scientifique et technique », précise Sylvain Godinot, adjoint au maire de Lyon chargé du patrimoine. Ce sera aussi pour les équipes de botanistes l’occasion de retrouver des espaces de travail plus adaptés.
La première tranche, conduite sous la houlette de l’agence RL & A Architectes (mandataire), intègre la démolition de serres en partie centrale, la restauration-restitution de cinq pavillons et la reconstruction d’une partie (un quart de la surface) de la grande serre centrale qui abritera le premier des quatre biomes. Elle est chiffrée à 9 M€, dont 1,2 M€ apporté par la région, 1 M€ par l’Etat et 1 M€ de souscriptions privées attendues (Fondation du patrimoine).
La Ville a fléché 15 M€ dans son plan pluriannuel d’investissement pour la transformation du parc.
Cuve de récupération des eaux de pluie de 73 m3
Chargée des travaux de curage, de désamiantage et de démolition jusqu’à fin octobre, l’entreprise Soterly est à l’œuvre. « C’est un travail minutieux car nous devons veiller à ne pas endommager les structures de pavillons qui seront réhabilités, souligne François Guinet, directeur de travaux. L’ensemble des matériaux – pierre, ferraille et verre – seront recyclés ou réemployés, comme les couvertines en pierre. » Une cuve de récupération des eaux de pluie de 73 m3 sera construite lors de cette phase.
L’élaboration du futur schéma directeur du parc zoologique doit déboucher sur de nouvelles orientations visant la conservation des espèces et le bien-être animal. Sans attendre, des travaux de végétalisation, de désimperméabilisation et de création de sens de circulation ont démarré en mai dernier pour six mois et pour 500 000 euros.
Le Chalet du parc rouvrira ses portes en septembre 2026
Fermé depuis 2013, le Chalet du parc entre enfin en travaux.
Projet privé remporté par le promoteur Youse (avec l’investisseur Evolem et la Banque des territoires) accompagné de l’agence LFA et de Charlotte Vergély, architecte du patrimoine, dans le cadre d’un AMI de la Ville, il vise la réhabilitation et la transformation du bâtiment de 1963 en un tiers-lieu de la transition écologique.
Exploité par la fondation GoodPlanet et La Fabuleuse Cantine, il regroupera sur 1 700 m² un lieu de restauration, des espaces événementiel et de sensibilisation du grand public à l’écologie et accueillera des artistes en résidence.
Ce projet, réalisé dans le cadre d’un bail emphytéotique de cinquante ans, nécessitera 7 M€ (dont 5 M€ de travaux) pour « rendre ce bâtiment performant au niveau énergétique et l’adapter à de nouveaux usages », indique Antoine Trollat, architecte de LFA.