Le 6 juin dernier, le parti Renaissance réunissait ses sympathisant(e)s pour partager les conclusions de leur consultation lancée il y a trois mois. Une opération qui a permis au parti présidentiel de dégager plusieurs priorités pour Strasbourg, ainsi que quelques propositions concrètes. De quoi se lancer dans la campagne, même sans tête de liste pour le moment.
« Les Strasbourgeois aiment profondément leur ville mais sont inquiets pour son avenir. » C’est en substance la conclusion de « Strasbourg, parlons-en ! », la consultation lancée en mars dernier par Renaissance. Pour en arriver là, le parti présidentiel a mené plus de 50 opérations dans l’ensemble des quartiers de la ville, pour recueillir plus de 1 000 témoignages de Strasbourgeois(es).
Dans les témoignages, les Strasbourgeois(es) étaient invité(e)s à lister trois choses qui vont bien dans leur ville, et trois choses qui ne vont pas. En regardant les résultats, on s’aperçoit que les mots « beauté », « tranquillité », « quartier », « calme » ou « commerce » ressortent le plus dans les points positifs ; parmi les négatifs en revanche, on retrouve « cohabitation », « cyclistes », « stationnement », « voitures » et même « verts », sans que l’on sache si c’est la couleur ou le courant politique qui est visé.
© Renaissance / Document remis
10 « missions » pour Strasbourg
Plus concrètement, ces contributions ont permis à Renaissance de dégager « 10 missions pour Strasbourg », comme le rapporte Étienne Loos, potentiel candidat Renaissance aux élections municipales, joint par courriel. Dans le détail des priorités fournies :
- soutenir les entreprises avec une politique économique ambitieuse,
- rendre la ville plus sûre pour toutes et tous,
- développer la dimension européenne et internationale de Strasbourg, capitale européenne,
- faire de l’éducation et de la jeunesse une priorité municipale,
- construire une ville solidaire et inclusive, riche de sa diversité,
- redonner à l’action municipale une vraie proximité et offrir à tous des services publics plus efficaces,
- faire revivre la démocratie locale et résoudre la crise démocratique.
Strasbourg est une ville singulière : à la fois capitale européenne mais aussi ville de province. C’est sur cet équilibre entre attractivité et proximité que nous devons poursuivre le développement de la ville et de tous ses quartiers.
Étienne Loos, potentiel candidat Renaissance aux élections municipales
Pour les plus matheux/ses, cela ne fait que sept priorités. Les trois dernières se retrouvent au sein d’un document préparé par Renaissance, où l’on trouve également « garantir un logement digne et accessible à tous », « améliorer le réseau de transports en commun et la coexistence entre les mobilités » et « bâtir une ville verte, en conciliant écologie et bon sens ».
Toutes ces grandes missions « feront prochainement l’objet de groupes de travail composés d’experts et de citoyens, qui permettront de faire émerger des propositions concrètes pour améliorer la vie des Strasbourgeois », selon le potentiel candidat Renaissance aux élections municipales.
© Renaissance / Document remis
2 propositions concrètes et un axe de travail
Un « Pentagone européen » à Strasbourg
La restitution de ces 10 missions a permis à Renaissance de dégager trois premières priorités : l’attractivité, qu’elle soit commerciale ou européenne, la participation citoyenne ainsi que le renouveau démocratique, et enfin la sécurité. Des thèmes qui donnent déjà quelques propositions concrètes ou axes de travail.
Depuis cinq ans ans, Strasbourg est une belle endormie. Notre ville, bien que capitale européenne, est absente des événements diplomatiques qui bouleversent notre continent.
Étienne Loos, potentiel candidat Renaissance aux élections municipales
Pour l’attractivité, Renaissance propose de défendre la place de Strasbourg comme épicentre de l’intégration européenne. Comment ? En donnant « à l’Eurocorps une nouvelle dimension en installant à Strasbourg un “Pentagone européen”, véritable épicentre de la planification militaro-industrielle européenne ». Une proposition venant directement d’Étienne Loos, détaillée le 17 mars dernier dans le journal libéral L’Opinion.
Une nécessité selon le potentiel candidat Renaissance aux élections municipales, alors que « l’Europe prend conscience que sa souveraineté militaire est indispensable ». Pourtant, interrogé sur l’intérêt concret d’une telle proposition sur la vie des Strasbourgeois(es), Étienne Loos répond à côté, versant plutôt dans l’histoire de la ville « qui porte la mémoire vivante de la guerre, de l’Occupation, mais qui connaît aussi le prix de la paix et de la réconciliation », ainsi que dans sa « vocation à rayonner ».
© Vivien Latuner / Pokaa
Un référendum local d’initiative partagée
Deuxième proposition : un référendum local d’initiative partagée, pour permettre aux Strasbourgeois(es) de s’exprimer directement, à échéances régulières, sur les politiques publiques qui les concernent. Une proposition émanant directement d’une tribune d’Étienne Loos, de Fabienne Keller et de Bruno Studer, là aussi publiée dans le journal L’Opinion, le 14 mai dernier.
Interrogé sur des exemples concrets sur lesquels les Strasbourgeois(es) pourraient se prononcer, le potentiel candidat Renaissance aux élections municipales n’en donne pour le moment aucun.
Depuis 2020, la maire a confisqué le bâton de parole ! Il ne faut pas avoir peur d’écouter régulièrement les Strasbourgeois, sans attendre 6 ans et les prochaines élections.
Étienne Loos, potentiel candidat Renaissance aux élections municipales
Néanmoins, il détaille le processus. Concrètement, une proposition citoyenne conforme aux compétences de la ville devra recueillir la signature de 5 % des électeurs/rices et des conseillers/ères municipaux/les.
À ce moment-là, elle serait débattue en conseil municipal. Si elle n’est pas adoptée, elle serait alors soumise à un référendum local. Des scrutins « qui seraient organisés une fois par an lors d’une journée de la démocratie », à la fois dans les bureaux de vote et par Internet – via France Identité.
© Renaissance / Document remis
Bientôt des propositions concrètes sur la sécurité
Enfin, sur la sécurité, pas (encore) de propositions. Mais comme le sujet est l’une des priorités principales dégagées de la consultation, Étienne Loos promet « des propositions très concrètes », qui « seront communiquées à l’automne ».
S’il dit ne pas croire « à la surenchère sécuritaire » et « à faire peur aux Strasbourgeois », le potentiel candidat aux élections municipales estime que la suppression de l’arrêté anti-mendicité agressive était « un non-sens », « au grand dam des commerçants et des riverains ».
© Renaissance / Document remis
« L’union fait la force », mais avec qui ?
Attractivité, rayonnement, démocratie locale, Europe, sécurité… Si ces problématiques vous disent quelque chose, c’est normal. Que ce soit Jean-Philippe Vetter, Pierre Jakubowicz [pas encore candidat, ndlr] ou Étienne Loos : pour l’instant, ceux engagés dans les discussions de campagne pour les municipales poussent les mêmes thèmes, avec quelques différences à la marge.
Nous devons consacrer toute notre énergie à rassembler.
Étienne Loos, potentiel candidat Renaissance aux élections municipales
D’où la sempiternelle question, qui va sans doute rapidement devenir un marronnier dans les prochains mois : quid de l’union de la droite et du centre ? Pour le potentiel candidat Renaissance aux élections municipales, c’est une demande des habitant(e)s : « Lors de nos nombreux échanges sur le terrain, nous avons fortement ressenti la demande des Strasbourgeois d’une union large pour construire et incarner une alternance solide et crédible. »
Ainsi, Étienne Loos explique que Renaissance « engagera dans les prochaines semaines des discussions en vue d’une démarche commune avec ses partenaires naturels d’Horizons et du Modem ». Une démarche commune où la victoire est possible selon lui, le « bloc central » ayant récolté plus de voix aux législatives de 2024 que Jeanne Barseghian aux municipales [bien que comparer de telles élections n’ait pas vraiment de sens, l’une étant locale pendant le covid, l’autre nationale, ndlr].
En tous les cas, Étienne Loos ne souhaite qu’une chose : « Que cette union pour Strasbourg soit plus large encore dès le premier tour. » Toutes les têtes lancent le même appel, à voir qui répondra, et surtout, qui acceptera de passer derrière les autres.