« On déshabille Pierre pour habiller Paul. Une école ouvre, mais des classes ferment dans la nôtre », se désole une mère devant l’entrée de l’école maternelle Fischart. Ce jeudi 26 juin matin, une vingtaine de parents y ont manifesté pour dénoncer la fermeture de trois classes (deux monolingues et une bilingue allemande suite à l’arrêt d’un dédoublement), le départ de cinq enseignantes et d’une Atsem. « Nous passons de dix à sept classes, avec des effectifs qui vont doubler », alerte Aline, représentante des parents d’élèves.
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Trois classes fermées à Fischart, une à Neufeld…
Les parents inquiets n’ont découvert ces changements que lors du dernier conseil scolaire, mi-juin. « Nous sommes dans un établissement en REP +. Le dédoublement des classes permet d’accompagner correctement tous les types d’élèves, qu’ils soient en difficulté, suivis pour des handicaps, avec une langue maternelle différente du français… Cela fonctionne très bien et il faudrait l’arrêter ? » se désole Jennifer, mère de deux enfants.
Karima est également inquiète. Sa fille va passer d’une classe de 12 élèves à 24 ou plus : « Il y aura forcément un impact sur son apprentissage… »
En plus de la fermeture des classes, le départ de cinq maîtresses a été annoncé. « Certaines étaient en poste depuis plus de six ans, deux n’ont toujours pas d’affectation et la dernière se retrouve affectée à trois établissements. Elle ne sera présente qu’un jour par semaine chez nous. Quelle stabilité pour elle et les enfants ? » liste une enseignante qui déplore aussi la situation.
Classes plus nombreuses et fratries séparées
L’école Fischart n’est pas la seule à connaître des fermetures de classe dans le secteur. Les parents d’élèves du Neufeld se mobilisent également contre la disparition d’une classe bilingue. Si plusieurs dizaines d’élèves vont être orientés vers le nouveau groupe scolaire Krimmeri, le nombre d’enfants par classe pourrait tout de même augmenter.
Ce qui inquiète aussi, c’est la séparation des fratries. « Notre premier enfant a été réaccepté à Neufeld sur dérogation, car il fait une classe bilingue. Ce n’est pas le cas de la deuxième, qui a été affectée à Krimmeri », détaille Anaïs. Or, avoir une famille à cheval sur deux établissements peut engendrer de réelles complications au quotidien. « Une autre mère, en situation monoparentale, va devoir chercher ses enfants à 16 h 30 à deux endroits différents. Comme c’est impossible, va-t-elle être obligée de payer le périscolaire pour l’un d’eux ? » questionne-t-elle.
Un nouveau groupe scolaire, mais pas de création de postes
Ces fermetures simultanées dans différentes écoles ne sont pas un hasard du calendrier. Elles découlent de la nouvelle sectorisation due à l’ouverture du groupe scolaire Krimmeri. « On nous a expliqué que l’ensemble Krimmeri allait être ouvert mais qu’il n’y avait pas eu de création de postes. Des classes doivent donc fermer ailleurs pour peupler le nouveau groupe scolaire », déplore Anaïs.
Interrogé sur la situation, le service de l’enfance et de l’éducation de la Ville explique que cette ouverture « a pour vocation d’absorber la nouvelle urbanisation qui apparaît dans le quartier de la Meinau, mais aussi de décharger les écoles dont le besoin se faisait ressentir par les équipes éducatives, en l’occurrence : Neufeld, Meinau, Fischart, Lezay Marnésia. » La Ville s’est donc engagée à réduire les effectifs dans les écoles, mais c’est ensuite l’Éducation nationale qui définit le nombre de postes d’enseignant par école. Ce qui explique un paradoxe : moins d’enfants dans les écoles, mais davantage dans les classes.