Dès qu’il entend parler des sites de distribution alimentaire dans la bande de Gaza, Ahmed Abu Ghali devient «anxieux». «Je ne supporte plus ces endroits, je les déteste», dit le jeune homme de 27 ans. Mardi 17 juin, en compagnie de son frère Mohammed, Ahmed a quitté à pied la ville de Rafah. Quatre heures de marche pour rallier Khan Younès, un peu plus au nord, où l’ONG World Central Kitchen avait annoncé une distribution de vivres. Le Palestinien espérait récupérer quelques sacs de farine pour nourrir sa famille. Mais le rassemblement a viré au massacre : au moins 59 personnes ont été tuées, victimes de tirs de tanks et de frappes aériennes israéliennes, selon la Défense civile de Gaza. Le frère d’Ahmed a perdu sa jambe ce jour-là, emportée par un obus.