Par

Julien Sournies

Publié le

26 juin 2025 à 16h48

« Les élèves ne sont pas des sardines », « R.I.P la réussite scolaire, l’inclusion et l’égalité des chances pour tous » : la colère règne au sein du collège Jean-Dasté à Saint-Étienne (Loire). Depuis ce mardi 24 juin 2025, une bonne partie des enseignants de l’établissement classé en REP (Réseau d’éducation prioritaire) se mobilise pour protester « contre l’absence d’améliorations », souffle l’un d’entre eux, joint par la rédaction.

Une classe de 5e supprimée

La raison ? À la rentrée prochaine, une classe de 5e va définitivement disparaître, à la suite d’une décision prononcée par le rectorat. De fait, les quatre classes actuelles de 6e devront se diviser dans seulement trois classes au mois de septembre, entraînant ainsi l’alourdissement de la charge de travail des équipes pédagogiques.

Dans le détail, pas moins de 83 élèves sont d’ores et déjà inscrits en 5e l’année prochaine. « Si l’on divise ce nombre par trois, ça nous donne environ 28 élèves par classe, ce qui n’est pas tenable en l’état », regrette l’enseignant, portant la parole de ses collègues.

D’autant que, pour rappel, la norme REP en France est fixée à maximum 26 élèves par classe. « C’est vraiment incompréhensible. En plus, il faut savoir que le collège se situe dans un quartier où figurent de nombreux foyers accueillant des migrants. Du coup, il est fréquent que de nouveaux élèves arrivent en cours d’année. Des élèves, dont certains ne parlent pas français », confie le professeur.

Une promesse encore « insuffisante »

Face à cette situation qu’ils jugent tous « intenable », une délégation de quatre enseignants a sollicité Thierry Dickelé, le directeur académique des services de l’Éducation nationale de la Loire (DASEN), et réussi à obtenir une entrevue avec ce dernier ce mercredi 25 juin en fin de journée.

« Il s’est engagé à nous donner 10 heures supplémentaires pour faire des groupes ou autre afin d’alléger les surcharges et il va peut-être en rajouter 2 ou 3. Mais c’est encore insuffisant », déplore l’enseignant.

Même si elle était déjà prévue depuis plus d’une semaine après le dépôt d’un préavis de grève, la mobilisation s’est donc poursuivie ce jeudi 26 juin, où ils sont environ une vingtaine, pancartes dans les mains, à camper devant le collège. Le choix de la date a été mûrement réfléchi.

En effet, les épreuves de français et de mathématiques ont lieu, en même temps, ce jeudi. Malgré l’absence d’enseignants pour les surveiller, les épreuves ont tout même pu être maintenues. Le professeur tempère toutefois : « La grève des enseignants a lieu qu’aujourd’hui, aucune autre n’est prévue à l’avenir, mais ce qui est sûr, c’est qu’on en attend plus. »

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