Une vidéo montrant l’arrestation violente d’un jardinier mexicain par des agents fédéraux fait polémique en Californie. L’homme, sans-papiers, a été interpellé en pleine rue à Santa Ana. Un de ses fils, ex-Marine âgé de 25 ans, dénonce un usage disproportionné de la force.

La scène, filmée et relayée sur les réseaux sociaux, s’est produite samedi matin dans la banlieue sud de Los Angeles. On y voit Narciso Barranco, 48 ans, courir avec une débroussailleuse en main avant d’être maîtrisé au sol par plusieurs agents de la police de l’immigration. Pour son fils, il s’agit d’un « réflexe naturel, car il avait été aspergé de quelque chose quelques secondes auparavant », argue-t-il, « il ne l’a jamais brandie directement vers un agent ». Les images montrent les fonctionnaires lui assenant plusieurs coups au visage après l’avoir aspergé de gaz lacrymogène.

Un comportement « totalement excessif »

Selon son fils Alejandro, ancien militaire dans les Marines, le comportement des agents était « totalement excessif ». Contacté par l’AFP, il dénonce une intervention menée de manière « très peu professionnelle » et indique que « ce ne sont pas les normes du gouvernement américain. »

Pendant l’interpellation, un agent pointe son arme vers des témoins qui les enjoignent d’arrêter. Pour Alejandro, cette posture, doigt sur la détente, relève d’un usage abusif de la menace létale. « Le recours à la force minimale n’implique pas de plaquer un homme et de le frapper à plusieurs reprises au cou et au visage », dénonce-t-il.

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J’accepteUn père de soldat, sans casier judiciaire

Narciso Barranco, arrivé illégalement aux États-Unis dans les années 1990, est père de trois enfants ayant tous servi ou servant actuellement dans l’armée américaine. Il ne possède pas de casier judiciaire connu : il n’a pas vraiment le profil que le président américain assure viser.

Le ministère de la Sécurité intérieure justifie quant à lui l’intervention par le comportement du suspect qui « aurait tenté de fuir » et dirigé la débroussailleuse « vers le visage d’un agent ». L’institution assure que les forces de l’ordre ont fait usage de « la force minimale nécessaire ».

Notre dossier sur les États-Unis« Je pense que c’est difficile pour eux »

Détenu dans un centre de rétention à Los Angeles, Narciso Barranco serait, selon son fils, enfermé avec des dizaines d’autres personnes dans une cellule exiguë avec peu de nourriture, un accès très limité à l’eau et une seule toilette. Alejandro a pu rendre visite à son père mardi. Il confie que celui-ci avait encore du sang sur sa chemise, était couvert d’ecchymoses et n’avait pas pu se laver.

L’ex-Marine s’inquiète aussi pour les soldats actuellement mobilisés dans la région de Los Angeles. « Je crois que certains d’entre eux souffrent », glisse-t-il. « Certains de leurs proches sont peut-être sans papiers et ils voient tout cela. Je pense que c’est difficile pour eux. »