NOUS Y ÉTIONS – Avec plus de femmes sur scène et des artistes comme Linkin Park ou Muse, les 280 000 festivaliers ont vibré pendant quatre jours malgré la canicule.

Le Hellfest 2025 s’est tenu du 19 au 22 juin à Clisson dans une ambiance survoltée. Avec 280 000 festivaliers réunis sur quatre jours — un nouveau record — le plus grand festival de musiques extrêmes de France a une nouvelle fois relevé le défi, malgré une canicule écrasante (des pointes à 37 °C) qui aurait pu doucher l’enthousiasme du public. Grâce aux zones de rafraîchissement, aux brumisateurs géants, aux points d’eau gratuits, aux consignes de prévention HellCare et à une augmentation des effectifs de sécurité sur les points stratégiques, l’organisation a permis à la fête de se dérouler sans incident majeur.

Sur le plan artistique, le cru 2025 a offert une affiche éclectique d’une rare intensité. Pendant ces quatre jours de concert, nous avons couvert 50 concerts, plus de 20 km parcourus par jour pour passer de scène en scène. Le Hellfest demande une vraie préparation physique si on veut tenir le choc. Dès le premier jour, le groupe australien Airbourn (grand habitué du Festival), a réveillé une foule assommée par la chaleur grâce à une prestation furieuse et acrobatique, tandis que le final du dimanche a été assuré par un Korn, pionnier du nu métal, en pleine forme, livrant un show à la hauteur de sa carrière.

Falling In Reverse, emmené par Ronnie Radke, en pleine fusion avec le public lors du titre The Drug in Me Is You.
Loïc Chaslin

Les artistes féminines à l’honneur et Muse, la légende

Les artistes féminines ont été mises à l’honneur vendredi sur la scène principale. La jeune formation Sun a ouvert les hostilités, suivie par la charismatique Charlotte Wessels, avant une prestation plus mitigée d’Amira Elfeky. La découverte du jour revient aux Mexicaines de The Warning, impressionnantes d’énergie et de justesse. À l’inverse, les Canadiens de Spiritbox et Courtney La plante ont malheureusement déçu, incapable de reproduire la précision de ses enregistrements en live.

L’organisation a souligné une hausse sensible des artistes féminines sur la programmation (environ 25 % de la line-up contre 18 % l’an dernier), une progression encourageante même si le festival peut encore aller plus loin sur ce front.

La soirée de vendredi a été couronnée par la prestation de Muse. Malgré un souci technique en début de set, le groupe a prouvé qu’il avait pleinement sa place au Hellfest grâce à une performance aérienne et puissante. On notera le clin d’œil du groupe à Gojira  (groupe français présent lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024) en reprenant l’intro de Stranded, grandement apprécié par tous les festivaliers.

Malgré un souci technique avec sa guitare, Muse a livré une performance aérienne et puissante.
Loïc Chaslin

Le métal progressif et les guitares heroes au sommet

Le samedi a réservé son lot de moments d’exception. La journée commençait par la française Lucie Sue mettant en jambes un public assez présent étant donné l’horaire. Le metal progressif est bien présent en cette journée avec la présence le groupe Urne mais surtout avec le groupe Leprous -porté par la voix splendide d’Einar Solberg- et Dream Theater dont la technicité musicale est reconnue dans le monde entier avec John Petrucci inspiré à la guitare, Mike Portnoy de retour à la batterie plus énergique que jamais. Les sets de Conan et d’Agriculture ont marqué les esprits par leur intensité, prouvant que la scène du Doom et Blackgaze sont bien vivantes. On n’oubliera pas la belle prestation des deux guitaristes de génies Steve Vai et Joe Satriani.

La plus grosse déception viendra de l’horrible prestation de Scorpions. Le groupe allemand s’efforce d’entretenir une flamme qui est malheureusement éteinte depuis quelques années. Pour chasser cette déception rien de mieux que finir la soirée avec le groupe américain Turnstile qui présentait son nouvel album sorti quelques jours plutôt. Depuis leur création en 2010, le groupe est passé du statut de trublion au statut de pilier du hardcore.

La canicule n’a rien gâché aux plaisirs des visiteurs et l’organisation avait bien anticipé les besoins de rafraichissements notamment grâce à des arches.
Loïc Chaslin

Une clôture survoltée

Dimanche 22 juin fut la journée la plus dynamique du week-end. Grâce à une petite accalmie sur le plan thermique, le public a retrouvé des forces pour accueillir Novelist, jeune groupe français en pleine ascension, qui a confirmé le talent entendu sur leur dernier album.

La prestation de Motionless In White, boostée par une pyrotechnie presque trop intense, a nécessité une vigilance accrue dans les premiers rangs. À noter aussi la surprise Cypress Hill, icônes du rap US, qui ont fait jumper le Hellfest sur des classiques tels qu’Insane in the Brain, Superstar ou la mythique reprise de Jump Around d’House of Pain. Enfin, le très attendu set de Falling In Reverse, emmené par Ronnie Radke, a livré un post-hardcore ultra-énergique.

Le moment fort de ce Hellfest 2025 restera le grand retour de Linkin Park, emmené par leur nouvelle chanteuse Emily Armstrong. Malgré la polémique sur le nom du groupe, le public a réservé un accueil triomphal à la formation. Emily, malgré des problèmes de santé pendant le show, a livré une prestation vocale à la hauteur du regretté Chester Bennington, disparu en 2017. Une édition pleine de sueur, de riffs et d’émotions. Les billets pour la prochaine édition seront mis en vente le 8 juillet 2026. Comme le dit le groupe Korn : « Are You Ready » !