Dans les derniers tours du Grand Prix du Canada, Lando Norris s’est accroché avec son équipier en lui mettant la pression dans la ligne droite de départ/arrivée. Un contact qui a eu pour seule conséquence l’abandon du Britannique, qui en a rapidement assumé la responsabilité, mais qui constituait le premier coup de canif dans la sacro-sainte règle interdisant aux équipiers d’entrer en contact.
Une dizaine de jours plus tard, alors que le paddock se trouve à Spielberg pour le GP d’Autriche, Lando Norris a reconnu avoir vécu des journées difficiles à la suite de l’épreuve montréalaise. Difficiles mais aussi très constructives, le vice-champion 2024 estimant que les échanges qui ont suivi ont permis de bâtir des fondations encore plus fortes pour l’avenir.
« Les discussions ont eu lieu, et elles ont été nombreuses », a expliqué Norris. « Tout a été bien compris, mes pensées ont été bien perçues. J’ai pu expliquer mon point de vue à l’équipe. Je pense avoir clairement indiqué dès le début que j’avais commis une erreur et que j’en assumais la responsabilité. Bien sûr, il ne s’agissait pas de conversations très joyeuses, mais elles étaient nécessaires, clairement, et évidemment pour nous en tant qu’équipe, car il ne s’agit pas seulement de moi, mais de nos performances collectives. »
Grâce à ces circonstances malheureuses, nous avons beaucoup appris et beaucoup de choses sont devenues plus solides qu’auparavant.
« Nous savons tous quelle est la règle numéro 1, et elle reste et restera toujours la même. Il y a eu des choses très constructives, d’une façon malheureuse, mais en allant dans le bon sens. Beaucoup de choses sont ressorties plus fortes qu’elles ne l’étaient avant le week-end, ce à quoi on ne s’attendait peut-être pas, mais je pense que c’est une bonne issue. Grâce à ces circonstances malheureuses, nous avons beaucoup appris et beaucoup de choses sont devenues plus solides qu’auparavant, ce qui est une bonne chose pour nous tous. »
Puis il a ajouté : « Il m’a fallu un peu de temps [pour passer à autre chose], car mon équipe représente tout pour moi. Ce sont les personnes avec lesquelles j’ai grandi, celles qui m’ont donné des opportunités en Formule 1, et je souhaite remporter des victoires avec McLaren. Donc, pour moi, ce qui s’est passé à Montréal avec mon coéquipier […], c’était probablement le plus douloureux pour moi, car c’est la dernière chose que je voudrais voir arriver entre moi et mon équipier. Mais bien sûr, c’est moi qui ai provoqué ça. »
« Je me suis senti mal, très mal pour l’équipe et toutes les personnes qui travaillent chez McLaren. Ces quelques jours ont donc été difficiles, mais je pense aussi que j’ai appris à mieux gérer ces moments-là, en parlant à Andrea [Stella, le directeur de McLaren F1], à mon équipe autour de moi, à Zak [Brown, le PDG de McLaren Racing], et en essayant d’aller de l’avant le plus rapidement possible, ce qui était très important. Donc oui, j’aborde ce week-end en ayant mis cela derrière moi. »
Pas de modification des « papaya rules »
Les pilotes McLaren seront toujours libres de se battre.
Photo de: James Sutton / Motorsport Images via Getty Images
Comme Andrea Stella le laissait déjà entendre au soir de l’incident, McLaren ne va pas revenir sur ses règles d’engagement entre les pilotes en raison de ce contact. Notamment parce que Norris en a vite et publiquement assumé la responsabilité : « Non, rien ne change », a affirmé le pilote de 25 ans. « Je pense que l’une des premières leçons importantes que j’ai apprises a été d’assumer mes responsabilités, ce que j’ai fait immédiatement. Oui, j’ai reconnu mes erreurs et j’ai pris mes responsabilités pour ce qui s’était passé. »
« C’est un bon exemple pour nous en tant qu’équipe. Non pas que je sois ici pour donner l’exemple parfait de la manière d’assumer ses erreurs, mais oui, c’est aussi l’une des choses que nous avons beaucoup améliorées ces dernières années, et je pense que nous sommes maintenant au plus haut niveau dans notre façon de travailler collectivement. Parce que cela fait partie du sport, cela fait partie de sa nature, et c’est humain de commettre des erreurs, il faut en assumer la responsabilité, en tirer des leçons, puis aller de l’avant et s’améliorer. Donc oui, de ce point de vue, c’était un événement positif malgré tout. »
« Mais c’est aussi grâce à la confiance et à l’honnêteté qu’Oscar et moi avons l’un envers l’autre qu’il est important de continuer ainsi, de rester soudés en tant qu’équipe, car nous ne voulons pas connaître le même naufrage que nous avons vu chez beaucoup d’autres équipes par le passé. Nous voulons nous affronter de manière loyale et acharnée, en repoussant nos limites, et ne pas revivre ce qui s’est passé la dernière fois. Et cela nécessite que nous nous y engagions tous les deux, même si le Canada était de ma faute. »
Un championnat qui se jouera sur des erreurs
Lando Norris et Oscar Piastri dans le paddock du GP d’Autriche.
Photo de: Steven Tee / LAT Images via Getty Images
Sur le plan comptable, l’erreur s’est donc doublée d’un zéro pointé pour Norris qui a perdu 12 points sur son équipier, toujours leader du classement pilotes, tout en voyant Max Verstappen lui reprendre 18 unités d’un coup d’un seul. Quand il lui est demandé si le championnat va se jouer sur les erreurs commises de part et d’autre, le Britannique d’acquiescer : « Oui, certainement. Je veux dire, oui, j’ai commis davantage d’erreurs et je suis derrière. Donc oui, je pense que c’est clair. »
« C’est très serré entre nous. Oscar est assurément n peu plus à l’aise que moi cette saison, et c’est comme ça. Je dois essayer de m’améliorer et de me surpasser davantage que par le passé, simplement en raison des difficultés que j’ai rencontrées avec la voiture cette année et de certaines choses que j’ai comprises. Mais c’est aussi mon travail de piloter la voiture qui m’est confiée. Je l’ai déjà dit par le passé, et je le pense toujours. Que la voiture soit facile ou difficile à piloter, que l’on ait pas ou beaucoup de sensations, au bout du compte, l’équipe doit me fournir une voiture et me donner les moyens de libérer mon potentiel. Mais c’est également mon travail de parvenir à piloter la voiture qui m’est confiée. »
« Donc oui, c’est difficile, et Oscar fait du bon travail. C’est passionnant de voir à quel point nous sommes proches. Je pense que c’est passionnant pour tous ceux qui regardent et que c’est également positif pour l’équipe que nous soyons si proches et que nous nous poussions mutuellement. Cela nous permet de franchir un cap supplémentaire que peu d’autres équipes ont franchi. »
Avec Filip Cleeren et Oleg Karpov
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Dans cet article
Fabien Gaillard
Formule 1
Lando Norris
Oscar Piastri
McLaren
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