OTTAWA — Le gouvernement fédéral envisage de suivre l’exemple de plusieurs pays européens en concluant un nouvel accord de coproduction de matériel militaire avec l’Ukraine, a révélé le ministre de la Défense, David McGuinty.
M. McGuinty a indiqué que l’idée était activement étudiée par le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes, et que le gouvernement envisageait le Danemark et la France comme modèles potentiels.
L’Ukraine est devenue un modèle mondial de la technologie des drones de combat au cours de sa guerre avec la Russie, et des pays comme le Royaume-Uni et le Danemark ont annoncé des projets de coopération en matière de production d’équipement avec Kyiv.
«Les Ukrainiens ont fait d’énormes progrès dans la technologie des drones, un domaine que nous étudions activement, a indiqué M. McGuinty. Il pourrait très bien y avoir des retombées industrielles intéressantes qui profiteraient directement aux entreprises canadiennes. C’est précisément ce que nous étudions, pour déterminer le meilleur mécanisme.»
Le premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont annoncé cette semaine un nouvel accord de partage de technologie militaire. L’accord vise à stimuler la production ukrainienne de drones et à acheminer des données techniques vers le secteur de la défense britannique.
Le constructeur automobile français Renault a indiqué plus tôt ce mois-ci que le ministère français de la Défense l’avait approché pour la fabrication de drones en Ukraine.
Le ministre McGuinty a fait ces commentaires lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes canadiens depuis l’ambassade de Riga, en Lettonie, concluant ainsi son voyage en Europe cette semaine.
Il s’agit de la première visite de M. McGuinty en tant que ministre en Lettonie, où quelque 1900 membres des Forces armées canadiennes sont actuellement déployés dans le cadre d’une mission de dissuasion de l’OTAN.
Ses commentaires font suite à l’annonce d’importantes dépenses de défense par le premier ministre Mark Carney lors du sommet de l’OTAN à La Haye cette semaine. M. McGuinty a indiqué avoir rencontré une dizaine de dirigeants industriels à La Haye pour discuter de la stratégie industrielle de défense du Canada, qui n’est pas encore finalisée.
Lundi à Bruxelles, M. Carney a annoncé que le Canada et l’Union européenne négocieraient un nouveau partenariat pour les marchés publics de sécurité et de défense.
M. McGuinty affirme que le Canada doit pouvoir tirer parti des prêts européens grâce à ce partenariat. Il a ajouté que le Canada devra d’abord ratifier davantage d’accords bilatéraux, mais qu’il pourra éventuellement s’associer à d’autres pays de l’UE pour des achats groupés.
«Par exemple, si nous achetons de l’équipement pour le Canada, nous pourrons nous associer à d’autres États et exploiter les économies d’échelle afin de garantir que les économies réalisées sur nos achats seront répercutées sur les contribuables canadiens», a-t-il dit.
Il a ajouté que le Canada pourra accéder à des prêts en partenariat avec d’autres États européens, grâce à un fonds de financement d’environ 150 milliards €, soit 240 milliards $, soutenu par le budget de l’UE.