Deux agents de la police métropolitaine de Londres ont été renvoyés ce jeudi après avoir été reconnus coupables de faute grave pour avoir ordonné une fouille intégrale injustifiée sur une adolescente de 15 ans, en 2020.
L’affaire, qui avait suscité une forte émotion au Royaume-Uni, concerne une jeune fille noire fouillée à nu dans l’infirmerie de son établissement scolaire, sans la présence d’un adulte tiers, alors qu’elle était menstruée. À l’époque, elle était soupçonnée – à tort – de posséder du cannabis. Aucun produit illicite n’avait été trouvé.
Une fouille « inutile » et « humiliante »
Jeudi, une commission disciplinaire a conclu que les deux policiers ayant autorisé la procédure (un homme et une femme) avaient commis une faute grave. Ils ont été licenciés sans préavis. Une troisième agente, qui a procédé à la fouille avec sa collègue, a été sanctionnée d’un avertissement pour faute professionnelle.
Selon Jason Prins, président de la commission de discipline, la fouille était « disproportionnée », « inutile » et « humiliante ». Il a toutefois estimé qu’il n’y avait pas eu de traitement discriminatoire lié à la couleur de peau de l’adolescente.
The black schoolgirl known as Child Q, who in 2020 was strip-searched while menstruating by 3 MET police officers at her school in Hackney, having been wrongly accused of possessing cannabis, will not be giving evidence at a hearing that could result in the officers being sacked. https://t.co/uNdrze1J0U pic.twitter.com/s2dBCgvLxB
— GET A GRIP (@docrussjackson) June 3, 2025
L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement
En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.
Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies
J’accepteUn traumatisme pour l’adolescente
L’affaire, survenue dans le quartier londonien de Hackney, avait provoqué des manifestations et une vague d’indignation dans cette zone multiculturelle de l’est de Londres. La jeune fille avait été profondément traumatisée. « Nous savons que cet incident a eu un impact important et durable sur son bien-être »
La directrice de police des polices britannique, Amanda Rowe, a déclaré qu’au « cœur de cette affaire se trouvait une enfant, en position de vulnérabilité, que les agents n’ont pas protégée et qu’ils ont soumise de manière injustifiée à une fouille à nu. »
Notre dossier sur le Royaume-UniLes enfants noirs quatre fois plus ciblés
Le commandant Kevin Southworth, de la police de Londres, a reconnu de son côté des « défaillances organisationnelles », tout en affirmant que des réformes ont été mises en place depuis.
En 2024, la commissaire britannique à l’enfance avait dénoncé la fréquence excessive des fouilles intégrales sur des mineurs, souvent jugées « inutiles » et quatre fois plus ciblées sur les enfants noirs. Le nombre total de ces interventions a toutefois diminué de 42 % entre 2020 et 2022, en particulier à Londres.