« Salle de consommation à Marseille : à jamais les derniers. » C’est le constat dressé par les associations locales qui accompagnent les usagers de drogues et militent pour l’implantation d’une Halte soins addictions (HSA) dans le centre-ville. Le projet de salle de consommation, au 110, boulevard de la Libération (4e) a capoté en janvier 2024 après un veto de l’État, et pourrait ne jamais voir le jour avec la fin de l’expérimentation autorisée jusqu’en décembre. Inscrite en énorme sur une banderole, la formule est aussi celle qui a ouvert le cortège d’une centaine de militants, du parc Longchamp (4e) à l’hôtel de ville (1er) pour la journée internationale d’action « Support don’t punish ».

Dans le monde entier, et jusqu’à Marseille, les collectifs de préventions réclament la fin de la « politique répressive » contre les consommateurs. « La prison, la répression n’arrête pas les addictions, martèle Caroline, qui faisait partie du groupe de pilotage pour la HSA. Une approche basée sur la santé publique, pour garantir la dignité des usagers, et assurer la tranquillité des riverains des quartiers où la consommation est forte, est la seule alternative possible. »

Arrivés au niveau du 110 sur le boulevard de la Libération, qui héberge un centre de formation de la Ville et la Cité des transitions, les militants s’installent pour une minute de silence et au sol sur le goudron pour un Die-in en mémoire des victimes d’overdose. « Ce lieu symbolise l’échec des politiques locales et nationales en matière de réduction des risques », regrette Marie Dos Santos, chercheuse en sociologie de la santé au laboratoire Sesstim de l’Inserm. Et ajoute : « combien faudra-t-il encore de drames pour avoir une réaction à la hauteur des enjeux ? »