Un autre rapprochement transatlantique serait-il en train de voir le jour ? « Le Canada pourrait adhérer à l’Union européenne car il partage une frontière arctique avec elle. » Des internautes en sont convaincus et affirment que c’est Kaja Kallas, la « ministre européenne des Affaires étrangères », qui l’aurait préconisé.
🤡🇪🇺 Kaja Kallas : « Le Canada pourrait rejoindre l’UE via l’Arctique. Nous sommes connectés.»
Voilà donc la diplomatie européenne en 2025 : une géopolitique de bac à sable.
L’UE n’a plus de géographie ni de frontières, plus de logique.Juste des marionnettes qui récitent ce… pic.twitter.com/i8hpEgQatw
— Camille Moscow 🇷🇺 🌿 ☦️ (@camille_moscow) June 25, 2025
L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement
En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.
Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies
J’accepte
« Voilà donc la diplomatie européenne en 2025 : une géopolitique de bac à sable. L’UE n’a plus de géographie ni de frontières, plus de logique », écrit un autre internaute, partageant une vidéo de l’élue captée par l’agence Bloomberg. Les publications de ce type sont reprises à l’échelle internationale.
FAKE OFF
Partons de Kaja Kallas, qui a pris les rênes de la diplomatie de l’Union européenne au 1er décembre. L’ancienne Première ministre d’Estonie est la bête noire des Russes et ne cesse de rappeler le danger de la guerre en Ukraine pour l’UE. Elle figure d’ailleurs sur une liste russe des personnes recherchées pour son soutien à la destruction de statues datant de l’Union soviétique. De quoi en faire une cible idéale pour les campagnes de désinformation menées par les réseaux pro-russes.
Dans la vidéo partagée sur les réseaux sociaux, on voit bel et bien la représentante au sommet de l’Otan organisé à La Haye, aux Pays-Bas, ces 24 et 25 juin.
Une limite géographique à l’adhésion
Interrogée sur le sujet, sa réponse semble ironique. « On m’a posé la question au sujet du Canada qui souhaite rejoindre l’Union européenne. Et bien sûr, nous avons des amis partout dans le monde, ce qui est une bonne chose. Mais j’ai aussi dit que peut-être qu’il y aurait des obstacles à cela : comme le fait que le Canada ne soit pas géographiquement en Europe. Mais ils ont une réponse à cela : ‘Nous sommes connectés par l’Arctique’. Alors qui sait ? » Cette frontière dont il est question est celle avec le Danemark, avec qui le Canada partage la minuscule île Hans depuis 2022.
Dans un entretien accordé au média La Presse, au Canada, Kaja Kallas avait été interrogée avec cette question : « L’hostilité de la Maison-Blanche pousse le Canada à renforcer ses liens avec l’Europe. Le Canada pourrait-il devenir le 28e État membre de l’UE ? »
Elle avait alors poliment rejeté l’idée : « Il y a certes un lien en Arctique, mais si on parle sérieusement d’adhésion, il y a un critère selon lequel seuls les pays « européens » peuvent se joindre à l’UE. Je ne crois pas qu’on puisse dire que géographiquement, vous êtes véritablement en Europe. »
44 % des Canadiens favorables à rejoindre l’UE
Kaja Kallas a raison, cette petite frontière ne devrait pas suffire. L’article 49 du traité de l’Union européenne indique bien que l’adhésion est possible pour tout « Etat européen ».
Mais Nicolas Hervieu, juriste en droit public et droit européen des droits de l’homme, expliquait à 20 Minutes en mars qu’« un traité n’est qu’un traité. Si les États-partis le souhaitaient tous, ils pourraient très bien modifier les textes en ce sens. Le point de vue juridique n’est pas insurmontable, d’autant que le Canada respecte les autres conditions sur les valeurs de l’Union européenne, sur le pluralisme ou l’état de droit. »
Du côté du Canada, cela reviendrait à accepter les accords de libre-échange : une contrainte économique majeure. Quoi qu’il en soit, et même avec toute la bonne volonté du monde, le processus prendrait « des années et des années de travail et de volonté politique continue » de la part des protagonistes, soulignait Nicolas Hervieu.
Selon une enquête réalisée fin février auprès de 1.500 Canadiens, 44 % des personnes interrogés se disaient favorables à l’idée de rejoindre le Vieux Continent, et 34 % y étaient opposés. Ce sondage avait été réalisé alors que Donald Trump ne cessait de mettre la pression au Canada, allant même jusqu’à s’immiscer dans les élections législatives anticipées. A plusieurs reprises, il a appelé le Canada « précieux 51e Etat des Etats-Unis d’Amérique ».