Des plus de 160 oeuvres exposées, certaines n’avaient jusqu’ici jamais quitté le Japon. Le musée d’histoire de Nantes consacre à partir de samedi, et pour l’été, une exposition au peintre et maître de l’estampe Hokusai, ponctuée de perles rares.

L’ensemble des estampes, peintures, dessins et paravents proviennent du musée Hokusai-Kan d’Obuse, village au coeur des montagnes à environ 220 kilomètres de Tokyo, où Hokusai (1760-1849) a vécu à la fin de sa vie. Musée majeur dédié au peintre, il possède plusieurs centaines de ses oeuvres.

L’exposition nantaise présente à la fois l’oeuvre la plus célèbre de l’artiste, l’estampe « Sous la vague au large de Kanagawa » dite « La Grande Vague », et des dessins et peintures moins connus du grand public.

Le parcours s’ouvre sur le motif de l’eau, prégnant dans l’oeuvre de Hokusai, sous forme de vagues mais aussi de lacs ou de cascades, et sur la série des « Trente-six vues du mont Fuji », au sein de laquelle figure sa plus fameuse gravure.

Exposer cette « image universelle, connue dans le monde entier », est un « immense privilège », affirme Bertrand Guillet, directeur du musée d’histoire de Nantes et commissaire de l’exposition. La grande vague de Kanagawa « est une oeuvre tellement connue que certains la connaissent sans connaître l’artiste. »

Il se réjouit aussi de faire découvrir aux visiteurs des oeuvres « rarissimes ».

La Nature, un thème cher à Hokusai

Le musée a choisi de présenter l’art de Hokusai en détaillant les grandes thématiques qui traversent son oeuvre plutôt qu’en suivant un fil biographique.

Il explore ses créations à travers différents prismes, notamment son rapport à la nature, omniprésente. Faucon, saumon, souris, moineau… L’oeuvre de Hokusai fourmille d’animaux croqués avec réalisme, ou pour leur symbolique.

L’exposition examine aussi la confrontation de l’artiste aux paysages qu’il sublime, et notamment au mont Fuji, thème de prédilection tout au long de sa vie.

Hokusai a également consacré de nombreuses estampes et peintures sur soie aux beautés féminines de l’époque Edo, aristocrates, danseuses ou courtisanes. Une ombrelle à la main, kimono aux couleurs délicates, elles figurent seules, à plusieurs, sur fond blanc ou à l’ombre d’un arbre.

Au long de sa vie, Hokusai a changé de nombreuses fois de nom, sa signature variant d’une oeuvre à l’autre, en écho à des périodes de vie ou de création.

« Nous sommes très contents de présenter ces oeuvres en France. Elles vont à la rencontre d’un public nouveau », a déclaré Miyuki Arai, conservatrice au musée d’Obuse, qui assistait à Nantes à l’accrochage des oeuvres.

L’exposition est présentée au château des ducs de Bretagne jusqu’au 7 septembre, avant d’être montrée à l’automne au musée d’Obuse.