Elles ont donné de la voix et de la corne de brume. Les étudiantes de Enseis ont manifesté bruyamment leur mécontentement, mercredi 25 et jeudi 26 juin, à Firminy, devant le portail de l’école.

Elles alertent sur les carences dans leur formation d’assistantes sociales. « Beaucoup de professeurs ne sont pas remplacés. Parfois, nous sommes dans l’autoformation et c’est une situation qui dure depuis plusieurs mois », dit l’une.

« Formateurs non remplacés, étudiants en danger »

Elles dénoncent le manque de professeurs car elles prennent les choses à cœur. Quatre directeurs se sont succédé à la tête de l’établissement, dont deux l’an passé. « Toutes les formations sociales sont impactées », souffle une autre. Dans ce contexte anxiogène, où le travail social semble mis à mal, elles ont reçu le soutien des trois autres établissements basés à Annecy, La Ravoire et Bourg-en-Bresse.

« On alerte, on nous écoute, mais il n’y a rien qui bouge » ajoute notre interlocutrice. « C’est désespérant et inquiétant à la fois. C’est notre avenir qui se joue aussi ». Parmi les slogans en évidence au bord de la rue pour sensibiliser les citoyens, on peut lire : « Formateurs non remplacés, étudiants en danger. »

Les faibles moyens accordés au secteur social risquent de produire des « bombes » à retardement. « On soigne les maux de la société » dit Déborah, une étudiante de première année.

La direction « comprend parfaitement leurs inquiétudes »

Face à l’absence de formateurs, Anna souligne une situation récurrente : « On ne sait pas à qui s’adresser pour les stages. J’ai eu un problème de référent, j’ai dû le voir deux fois en deux ans. On a des certifications à passer et on n’a pas de formations… Il n’y a un manque de soutien, on se sent seule. »

Les étudiantes ont été reçues par le directeur, Damine Verhille, mais estiment que « la réunion n’a pas été concluante ». Damien Verhille, lui, « a bien conscience des difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants et apprenants ».

S’il ne soutient pas la forme qu’a pris ce mouvement, « il les soutient sur le fond et comprend parfaitement leurs inquiétudes. L’Enseis est actuellement dans une période délicate, comme le secteur social en général ou d’autres centres de formation au niveau national. La direction s’est toutefois engagée à trouver ses solutions rapidement afin que les étudiants puissent terminer leurs cours cette année et démarrer la prochaine année scolaire sereinement. »