Trois personnes sont décédées dans cet accident de la circulation survenu sur l’autoroute près de Cannes, dont deux infirmières, ce qui suscite une immense émotion.
Les circonstances de l’effroyable accident de la circulation survenu jeudi matin sur l’autoroute A8, près de Cannes (Alpes-Maritimes), ayant entraîné la mort de trois personnes, ont été précisées. Derrière le «choc frontal» d’abord évoqué par les autorités, les traces d’un chauffeur alcoolisé et sous l’empire de stupéfiants, qui a traversé le terre-plein central en début de matinée.
Vers 6h40, alors qu’il circulait en direction de Marseille, son véhicule a heurté et franchi la glissière séparant les deux voies, a relaté le parquet de Grasse, qui a confié l’enquête aux gendarmes du peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule. Les images relayées par le quotidien régional Nice-Matin montraient alors deux véhicules presque entièrement détruits, preuve de la violence extrême de la collision. D’importants embouteillages, sur près de 20 kilomètres, s’en sont suivis sur cet axe très emprunté de la Côte d’Azur.
Une première voiture a été percutée dans le sens inverse, par miracle, sans blesser le conducteur, «avant de percuter frontalement un second véhicule entraînant le décès des deux jeunes femmes à son bord», a relaté le parquet. La révélation de l’identité des deux victimes, deux infirmières de 33 et 34 ans, mères de famille qui travaillaient à l’hôpital privé de Mougins, a suscité une immense émotion. Selon nos confrères, l’une laisse derrière elle trois enfants de 5, 8 et 11 ans, tandis que l’autre revenait d’un congé maternité.
«Ambre et Clémence étaient pleinement engagées dans leur métier, reconnues pour leur humanité et leur professionnalisme. Leur disparition bouleverse profondément leurs collègues, l’ensemble de notre établissement et tous ceux qui ont eu la chance de les côtoyer», a réagi la direction de l’hôpital Arnault-Tzanck à Mougins. Une cagnotte en ligne pour soutenir leurs proches a été ouverte et avait déjà récolté près de 19.000 euros ce vendredi en fin de matinée.
Un passager gravement blessé
Le chauffeur du véhicule ayant traversé le terre-plein est lui aussi décédé sur le coup et «son identité est en cours de confirmation». Mais les premières analyses toxicologiques ont révélé «un taux d’alcool dans le sang de 0,74 gramme par litre et la présence de cocaïne», a précisé la juridiction grassoise. Le passager, âgé de 18 ans, est à cette heure toujours hospitalisé avec un pronostic vital engagé.
Les enquêteurs ont aussi retrouvé sur les lieux de l’accident une bouteille de protoxyde d’azote «à moitié vide», mais le parquet reste prudent en notifiant que «sa provenance n’est pas déterminée» à ce stade. L’enquête en flagrance se poursuit.
Selon les derniers chiffres de l’observatoire départemental de la sécurité routière, 17 personnes sont décédées depuis le début de l’année sur les routes réputées accidentogènes des Alpes-Maritimes, dont cinq durant le mois de mai.