Par

Laurène Fertin

Publié le

27 juin 2025 à 14h10

Ils sont une soixantaine de jeunes hommes et de jeunes femmes à buter contre l’administration. Jeudi 26 juin 2025, réunis dans un collectif qu’ils viennent de créer – Le collectif des mineurs isolés en danger 35 -, plusieurs d’entre eux prennent la parole pour dénoncer leurs conditions de vie « oubliées ». Le Département d’Ille-et-Vilaine ne les a pas reconnus comme mineurs. Toutes, tous, sont actuellement en recours juridique par faire valoir ce droit.

« On est vu comme des voleurs ou des délinquants »

Réunis au parc de Maurepas, après l’expulsion des 174 occupants (es) du gymnase Félix-Masson dans le quartier Villejean, Moussa, Alpha, Alice ou encore Obed, micro en main, ont ainsi convié à la presse dans l’après-midi afin de mettre en lumière leurs difficultés quotidiennes.

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Environ 211 personnes dorment pour le moment au parc de Maurepas, à Rennes. Quatre-vingt-dix sont des femmes ou des filles. (© Laurène Fertin – actu Rennes)

« Certains sont en recours depuis un an, deux ans pour être reconnus comme mineurs », raconte Moussa. « Que fait-on pendant ce temps-là ? Nous sommes obligés de traîner dans les rues, dans les bus, dans la gare. »

C’est fatigant. On ne sait pas où aller. On est vu comme des voleurs ou des délinquants. Ce n’est pas ce que nous sommes. Notre vie fait pitié.

Moussa

« On aimerait aller à l’école, mais on ne peut pas », abonde Mariam, « pourtant, on dit que former un Homme, c’est former une nation […] Nous, on aimerait une vie meilleure, on veut devenir des gens bien. »

Vidéos : en ce moment sur ActuDes conditions de vie « dangereuses »

Dans le parc de Maurepas, les conditions de vie sont « dangereuses » : « nous sommes exposés aux maladies », poursuit Sekou. « Quand il faut chaud, on ne peut pas dormir et quand il fait froid, non plus. »

On manque de protections, de douches propres.

Sekou

Dans le parc, « un robinet sert pour tout le monde », indique Fabien Touchard, coordinateur d’Utopia 56. « Deux toilettes provisoires ont été mises en place par la Ville, mais ce n’est pas suffisant. »

Présentement, 211 personnes vivent dans le parc de Maurepas « toléré depuis 2019 » par la Ville de Rennes. Quatre-vingt-quinze personnes sont des femmes ou des filles.

Une manifestation

« On arrive aussi à nos limites », prévient Fabien d’Utopia 56. « On n’arrive pas à accompagner comme on le voudrait les jeunes. »

Mercredi 9 juillet, le collectif se rendra devant le Palais Saint-Georges (rue Gambetta) pour une manifestation (déclarée). « Si aucune solution n’est trouvée pour ces jeunes, il y aura un campement. »

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