Le conseil départemental de Belfort avait voté ce matin une motion exigeant « un ajustement » de la programmation du festival.
La menace planait depuis quelques jours. Le préfet de Belfort a interdit ce vendredi 27 juin la venue du rappeur Freeze Corleone aux Eurockéennes pour « apologie du terrorisme et nazisme », relaye la presse locale. L’artiste devait se produire le dimanche 6 juillet sur la scène principale à 19 heures. Cette décision a été prise quelques heures après le vote d’une motion exigeant « un ajustement » de sa programmation auprès du festival. Le texte, initié par Guillaume Bigot, député RN du Territoire de Belfort, demandait de décaler le show à un horaire plus tardif.
Dans un communiqué de presse relayé dans la matinée, les élus du Conseil départemental ont condamné « des propos et des paroles de plusieurs chansons qui font polémiques, sur fond d’antisémitisme, de nazisme, d’homophobie, d’apologie du terrorisme et d’appel à la violence ». Freeze Corleone disposerait d’un délai de 48 heures pour contester cette décision et justifier le fait qu’il n’y aura aucun risque de trouble à l’ordre public lors de sa prestation.
Freeze Corleone – Shavkat (2023)
Violence, drogue, antisémitisme
Ce n’est pas la première fois que Freeze Corelone voit un de ses spectacles annulé par la préfecture. En 2024, alors qu’il devait se produire partout en France pour promouvoir son album ADC, le rappeur a été interdit de se rendre à Lille, Lyon, et Nantes. Il avait toutefois obtenu l’autorisation de se produire à deux reprises au Zénith de Paris en novembre 2023, malgré « un contexte géopolitique particulièrement tendu suite à l’attaque terroriste d’ampleur lancée par le Hamas le 7 octobre 2023 ».
Freeze Corleone est réputé pour ses textes provocateurs dans lesquels il prône la violence, la consommation de drogue, l’antisémitisme ou encore le racisme. La Licra a lancé en 2020 une procédure judiciaire à l’encontre du rappeur de 33 ans pour « provocation à la haine raciale ».
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En 2023, dans le titre Shavkat, il s’était attaqué à Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur : « Je préfère être accusé d’antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin. » Freeze Corleone multiplie les propos polémiques dans ses morceaux : « Fuck ces n*gros comme Christophe à l’OGC Nice », « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 », « J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la [Promenade des Anglais] »…