Par

Nicolas Zaugra

Publié le

27 juin 2025 à 17h40
; mis à jour le 27 juin 2025 à 17h41

INFO ACTU LYON. L’ex-président de l’OL va-t-il être candidat à la mairie de Lyon ?

En tout cas, le chef d’entreprise a multiplié les propositions et les indices laissant penser qu’il va se lancer à la conquête de la troisième ville de France pour tenter de déloger les écologistes. Le quasi-candidat a commandé un nouveau sondage Harris Interactive/ Toluna avec des intentions de vote, des mesures de traits d’images et a fait tester ses premières mesures. actu Lyon a pu se procurer ce sondage inédit.

Jean-Michel Aulas loin devant en cas d’union centre-droite

Jean-Michel Aulas (JMA) arrive devant Grégory Doucet dans un sondage d’intentions de vote commandé par ce premier en vue du premier tour des élections municipales 2026 à Lyon.

Une liste conduite par Jean-Michel Aulas, soutenue par Horizons, Renaissance, le MoDem, Les Républicains, recueillerait 36% d’intentions de vote et se placerait nettement en tête. Le sondage ne mesure pas une liste Pierre Oliver (LR). Même si, pour l’instant, le maire du 2e arrondissement ne compte pas se retirer.

Le maire sortant Grégory Doucet, en conduisant une liste des écologistes en alliance avec le PS et le PCF, serait deuxième avec 27%. Soit 9 points de retard.

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Une liste LFI conduite par la députée lyonnaise Anaïs Belouassa-Cheri recueillerait 12% d’intentions de vote. À égalité, une liste conduite par la députée Tiffany Joncour et soutenue par le Rassemblement National recueille 12%. C’est finalement Alexandre Humbert Dupalais qui sera le candidat UDR-RN à Lyon. 

L’ex-maire de Lyon Georges Képénékian recule par rapport à de précédents sondages. Avec une liste centriste sans étiquette, il est donné à 7%.

Juste derrière, l’ex-adjointe à la Culture Nathalie Perrin-Gilbert est créditée de 6% d’intentions de vote.

Le total est légèrement favorable à la gauche qui pèse 45% tandis que le total centre et droite est à 43% (sans compter les 12% du RN).

Jean-Michel Aulas est donné en tête du 1er tour en cas de soutien des partis du centre et LR, devant Grégory Doucet avec une liste écologistes/ PS/ PCF.
Jean-Michel Aulas est donné en tête du 1er tour en cas de soutien des partis du centre et LR, devant Grégory Doucet avec une liste écologistes/ PS/ PCF. (©Harris Interactive )

Cette dynamique repose sur une capacité de rassemblement bien au-delà des clivages partisans traditionnels. Jean-Michel Aulas recueille 73 % des anciens électeurs de Yann Cucherat (LREM), 68 % de ceux d’Étienne Blanc (LR), 54 % des électeurs d’Emmanuel Macron, mais aussi 13 % de ceux qui avaient voté pour Grégory Doucet en 2020. Il est le seul à agréger de façon aussi nette des électorats issus du centre, de la droite républicaine, et d’une partie de la gauche modérée.

Jean-Daniel Lévy, Directeur délégué – Stratégies politiques et d’opinion d’Harris Interactive

Jean-Michel Aulas bénéficie de meilleures opinions que Grégory Doucet

Abimé par son statut de maire sortant, Grégory Doucet recueille moins de bonnes opinions que JMA. Il recueille 46% de mauvaises opinions contre 36% de bonnes. 18% ne le connaissent pas assez pour se prononcer

Quant à Jean-Michel Aulas, il bénéficie sans doute de son statut d’ex-patron de l’Olympique lyonnais encore novice en politique. Il recueille 55% de bonnes opinions contre 15% de mauvaises. Le chef d’entreprise a davantage de personnes qui ne veulent ou ne peuvent pas se prononcer (30%).

Pour le responsable d’Harris Interactive Jean-Daniel Levy, « ce sondage confirme une bascule » à huit mois du vote. « Jean-Michel Aulas n’est plus un outsider. Il est en tête des intentions de vote, il dispose du socle électoral le plus large (…) Le rapport de force est en train de changer de camp. »

Sur les traits d’images, Grégory Doucet en difficulté face à Aulas et Képénékian

Les équipes d’Aulas ont aussi testé des « traits d’images », 17 au total, comme la possibilité de dialoguer avec les entreprises, le monde associatif et les grandes institutions, « incarner le sérieux », « a une vraie stature de maire », « ferait un bon maire » « est à l’écoute des Lyonnais »…

Là où Jean-Michel Aulas s’en sort le mieux, c’est « peut dialoguer efficacement avec les entreprises, le monde associatif, les grandes institutions », « comprend les réalités économiques » et « est crédible pour relancer l’attractivité économique de Lyon » avec 84% de oui.

Grégory Doucet, maire de Lyon, samedi 21 juin 2025.
Grégory Doucet, maire de Lyon, samedi 21 juin 2025. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)

À l’inverse, Grégory Doucet recueille seulement 42% à la première question, 32% à la deuxième et 31% à la troisième. Georges Képénékian est aussi loin devant le maire sortant avec 73% de oui, 70% et 66% sur ces trois sujets. 

Grégory Doucet s’en sort le mieux sur « sait prendre des décisions impopulaires mais nécessaires » avec 55% (mais contre 75% pour Aulas et 63% pour Képénékian). Il recueille 51% pour sa « vision claire pour l’avenir de la ville » mais toujours loin d’Aulas à 74% et 60% pour Képénékian. 

Les points noirs les plus forts pour le maire écologiste sont mesurés sur « sa capacité à dépasser les clivages » (seulement 18% de oui), 23% pour faire reculer l’insécurité (73% pour Aulas, 54% pour Képénékian).

La mesure de gratuité des TCL plébiscitée 

Le sondage mesure aussi les premières propositions de campagne de Jean-Michel Aulas.

La plus plébiscitée est de proposer « l’enseignement dans les écoles lyonnaises des règles de la sécurité routière et pour se déplacer en toute sécurité » (les écologistes répondent que la mesure existe déjà) : 93% des Lyonnais interrogés sont favorables.

La mise en place « d’équipes de médiateurs dans les quartiers de Lyon pour apaiser les tensions notamment entre les jeunes » obtient 83% de soutien. 

La promesse de gratuité partielle des TCL qui a fait beaucoup débat obtient 75% de soutien.

La station du métro B Saint-Genis-Laval, dans la métropole de Lyon, en direction de Charpennes.
Jean-Michel Aulas propose la gratuité des TCL pour tous les Lyonnais gagnant moins de 2 500 euros/net. (©Théo Zuili / actu Lyon)

Celle de renoncer à ses indemnités de maire l’est à 61% tandis que celle de supprimer le cabinet du maire ne séduit pas une majorité. Seulement 47% de soutien. 

Enfin, près de 7 Lyonnais sur 10 (68%) se déclarent favorables à la suppression de certaines dépenses de la municipalité pour financer un institut scientifique accueillant des chercheurs et étudiants étrangers. Sur les mobilités, 86% sont favorables « à la consultation directe des habitants pour réviser le plan de circulation ».

Méthodologie du sondage

Enquête réalisée par téléphone du 18 au 25 juin 2025. Échantillon de 1 355 personnes représentatif de la population de Lyon âgé de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).

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