Une longue langue d’asphalte coincée entre deux champs parsemés de meules de foin… Difficile de s’imaginer sur les Champs Elysées.

Depuis deux semaines, c’est pourtant ce que font les militaires de la Direction générale de l’armement qui s’entraînent sur la base nature François Léotard de Fréjus en vue du défilé du 14 juillet à Paris.

Dans un ultime virage à droite, ils vont même jusqu’à simuler le salut au président de la République, le chef des armées qui, comme à chaque Fête nationale, sera dans la tribune officiel au bas de la plus belle avenue du monde.

En quête de cohésion

« Garde à vous! Pour les gendarmes, portez armes! Prendre les dispositions préparatoires au défilé. Quatre grands pas en avant, marche! » A la tête du détachement qui compte quelque 80 personnels de l’ensemble des 18 sites de la DGA, l’ingénieur en chef de l’armement Claire (1), en poste à DGA Techniques Navales à Toulon, n’est pas une habituée du pas cadencé.

« Je n’ai jamais défilé de ma vie. Ma seule pratique remonte à l’an dernier quand je répétais ici même en tant que remplaçante. Mais finalement, j’avais regardé le défilé depuis les tribunes… », raconte celle qui, le 1er juillet prochain, prendra la direction du programme des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de 3e génération.


Pour être fin prêts à défiler à Paris le 14 juillet prochain, quelque 80 personnels de la Direction générale de l’armement, pour l’essentiel des ingénieurs, s’entraînent actuellement sur la base nature de Fréjus. Et c’est l’ingénieur en chef de l’armement Claire qui, cette année, conduira le détachement. (Photo ABJ / Var-matin). Photo ABJ.

Une expérience inachevée en quelque sorte mais qui lui est bien utile aujourd’hui. « À un peu plus de deux semaines du défilé, je suis plus sereine que l’an dernier », confie-t-elle entre deux répétitions.

Le défi est pourtant de taille: « Cela ne fait que trois ans que la DGA participe au défilé militaire du 14 juillet à Paris. Les personnels sélectionnés sont des ingénieurs de l’armement, des ingénieurs des études et techniques de l’armement, ou encore des commissaires d’ancrage armement. Aucun de nous n’est habitué à défiler. Toute la difficulté consiste donc à créer de la cohésion entre nous pour que notre passage sur les Champs Elysées soit réussi « , explique l’ingénieur en chef de l’armement Claire, qui se dit « très fière et excitée à l’idée de défiler pour mon pays et devant le Président ».

Beaucoup d’énergie et d’attention

Elle n’est pas la seule dans ce cas. Parmi les 80 personnes qui répètent ce mercredi matin à Fréjus – « Que des volontaires », précise Claire -, l’ingénieur en chef des études et techniques de l’armement Stéphanie (1) ressent « beaucoup de fierté de représenter la DGA lors du défilé militaire ».

Elle non plus n’a aucune expérience de « l’ordre serré », si ce n’est pendant son année d’acculturation auprès des forces, dans un régiment de l’armée de l’Air à Orléans. Mais pour rien au monde elle n’aurait voulu rater cette opportunité.

« Défiler sur les Champs Elysées est un événement à caractère exceptionnel. Ça n’arrive qu’une fois dans la vie ». Alors l’ingénieur en chef Stéphanie prend les répétitions très au sérieux. « L’entraînement est assez difficile parce qu’on ne se connaît pas, on n’a pas d’automatisme. Ça demande beaucoup d’énergie, surtout avec la chaleur. Et aussi énormément d’attention. Mais c’est un super catalyseur de cohésion ».

Un investissement de tous les instants qui commence à payer. L’ingénieur Stéphanie l’assure: « On a progressé par rapport à la première semaine ».

1. Pour des questions de sécurité, seul le prénom des militaires est communiqué.