Installé sous le métro depuis plusieurs mois, le camp de Roms de la rue des Glycines, à la Rose (13e), a été évacué ce jeudi 26 juin au petit matin. C’est la préfecture des Bouches-du-Rhône qui a procédé à l’évacuation de l’occupation illicite de cette parcelle en gestion métropolitaine.

L’acte a été pris « en application d’un arrêté municipal portant mise en demeure d’évacuation pour assurer le bon ordre, la sûreté et la salubrité publique, pris au regard des conditions de vie indignes pour les occupants qui occupaient des baraquements de fortune sans accès à l’eau potable ni à l’électricité », explique la préfecture.

« Mettre les enfants à l’abri »

Il y a quelques semaines, l’adjoint au maire en charge de la sécurité, Yannick Ohanessian (PS), avait pris un arrêté de mise en demeure d’évacuation pour assurer « le bon ordre, la sûreté et la salubrité publique », après constatation de cette occupation illicite par la police municipale les 11, 20 et 21 mai derniers.

C’est cet arrêté qu’avait tendu Marguerite Pasquini, conseillère municipale (DVG), aux présents lors de l’assemblée générale du CIQ de la Rose le 16 juin dernier, alors que les participants s’interrogeaient sur cette évacuation promise qui tardait à être ordonnée.

Le campement évacué, les riverains espèrent que l'espace restera sécurisé.Le campement évacué, les riverains espèrent que l’espace restera sécurisé. La Provence / L.M.

C’est désormais chose faite, ce qui « ravit les habitants de la Rose », souligne Françoise Magnino, la nouvelle présidente du CIQ, élue le 23 juin. « Nous étions surtout soucieux de mettre les enfants à l’abri, qu’ils soient suivis par la protection maternelle infantile. Et puis nous étions inquiets du risque d’incendie qui aurait pu toucher le campement et le métro juste au-dessus. »

L’évacuation de ce jeudi s’est déroulée « sans incident et dans le souci permanent du respect de la dignité des personnes. Une solution de mise à l’abri en hôtel a été proposée aux deux familles présentes », précise la préfecture. Afin de proposer des solutions aux familles ayant quitté les lieux, « plusieurs dispositifs subventionnés par l’État seront maintenus pour assurer un suivi social des familles par des professionnels de l’accompagnement tant sur les champs de l’accès au droit, de la santé, du logement, du travail, que de l’éducation. »

Un premier camp évacué en 2022

En 2020, un camp de Roms avait vu le jour entre la L2 et la station de métro de Frais-Vallon, chemin des Jonquilles (13e). Il avait compté jusqu’à 80 membres qui ne furent plus qu’une quinzaine au lendemain d’un incendie survenu en décembre 2021. Les riverains avaient alors manifesté devant la préfecture et la préfète de police avait pris un arrêté d’évacuation, exécuté en janvier 2022 sur des motifs d’ordre public.

Le camp se situait à deux pas du parc Scholl Chaumel, renaturé, équipé de jeux et livré il y a deux mois derrière l'avenue de la Rose.Le camp se situait à deux pas du parc Scholl Chaumel, renaturé, équipé de jeux et livré il y a deux mois derrière l’avenue de la Rose. La Provence / L.M.

Les riverains de la Rose espèrent désormais que l’espace sera préservé, d’autant qu’il se situe à mi-chemin entre le parc Scholl Chaumel, renaturé, équipé de jeux et d’un terrain de pétanque pour 300 000 € – il sera inauguré à la rentrée -, et l’école La Rose Place, qui bénéficiera dans quelques semaines des travaux d’aménagement d’une Rue des enfants.