Pour l’instant, ce n’est qu’un vaste chantier à proximité de la quatre-voies, collé au siège de la Banque populaire Grand Ouest (BPGO), à Saint-Grégoire (35), près de Rennes. Dans un an et demi, il laissera place à un centre de recherche flambant neuf, où, sur 7 000 m², des chercheurs en blouse blanche identifieront et testeront ce qui deviendra, peut-être, de nouveaux médicaments. Ces chercheurs, ce seront ceux du groupe pharmaceutique Bioprojet, notamment connu pour son antidiarrhéique Tiorfan et son traitement de la narcolepsie Wakix.

Installée à moins de 2 km de là depuis le rachat, en 2001, du site GlaxoSmithKline (GSK), l’entreprise, dont le siège est à Paris, cherchait à déménager ses équipes de recherche depuis plusieurs années. « Nos locaux ont plus de 60 ans. Nous avions besoin de quelque chose de plus moderne, répondant aux meilleures normes environnementales, de sécurité et de qualité », explique Olivier Finance, le directeur scientifique. « Nous voulions aussi pouvoir augmenter nos capacités », ajoute cet ancien de Sanofi, interrogé ce vendredi 27 juin, à l’occasion d’une cérémonie de pose de la première pierre. La PME emploie aujourd’hui « une soixantaine de chercheurs » à Saint-Grégoire. Avec son nouveau centre de recherche, dont la construction a été confiée au groupe rennais Lamotte, elle pourra doubler sa surface actuelle et « accueillir, demain, jusqu’à 100 personnes ».

Le chantier du nouveau site Bioprojet a débuté en février.Le chantier du nouveau site Bioprojet a débuté en février. (Photo Le Télégramme/Guillaume Bietry)La BPGO, co-investisseuse

Trouver un endroit pour s’implanter n’a pas été une mince affaire. « Notre équipe a sillonné la région. Nous ne trouvions pas à Saint-Grégoire alors que nous voulions y rester ! », se rappelle Jean-Guillaume Lecomte, le président de Bioprojet (100 M€ chiffre d’affaires annuel et environ 200 salariés). Un terrain est finalement identifié dans la réserve foncière de la BPGO, qui finit par s’impliquer financièrement. « Bioprojet est un acteur du territoire. Les soutenir fait partie de notre philosophie, cela contribue à conserver les talents et les cerveaux à Saint-Grégoire », justifie-t-on dans l’entourage de Benoît Catel, le directeur général de la BPGO.

Sur les 30 M€ d’investissements nécessaires, la moitié est ainsi apportée par la banque bretonne, qui, en plus de fournir le terrain, finance la construction de la coque du bâtiment et l’aménagement de la partie bureaux. Les espaces laboratoires – biologie, bioanalyse, pharmacologie, chimie – seront quant à eux aménagés par Bioprojet, qui versera des loyers à la BPGO.

Les différentes parties prenantes au projet ont organisé une cérémonie symbolique de pose de la première pierre, vendredi 27 juin.Les différentes parties prenantes au projet ont organisé une cérémonie symbolique de pose de la première pierre, vendredi 27 juin. (Photo Le Télégramme/Guillaume Bietry)L’ancien site mis en vente

« Nous partons sur un bail initial long, de 12 ans, mais qui sera forcément renouvelé car notre volonté est de rester ici sur le long terme », confie Olivier Finance, qui souligne que le centre de Saint-Grégoire sera « l’unique site de recherche » de Bioprojet. Les équipes y mèneront des études précliniques (la phase la plus précoce de la recherche, effectuée chez l’animal, afin d’acquérir de premières connaissances) sur de potentiels médicaments contre l’autisme, les troubles du sommeil, la maladie de Parkinson, ou encore les maladies immunologies et inflammatoires.

Selon le calendrier actuel des travaux, qui ont débuté en février, le bâtiment sera livré aux équipes de Bioprojet en décembre 2026. Le déménagement se fera par phases jusqu’à la fin du premier trimestre 2027, selon Olivier Finance. Que deviendra l’ancien site ? Il sera mis en vente et accueillera probablement une autre activité que de la recherche, après de lourds et nécessaires travaux de remise à neuf.