L’art dans la chapelle, le pardon annuel de la paroisse de Moëlan-sur-Mer va en donner un bel exemple ce dimanche 29 juin 2025, à 10 h 30. À la chapelle Saint-Pierre de Kerglouanou, les paroissiens vont découvrir deux nouvelles statues, saint Moë qui rejoindra l’église du bourg après sa bénédiction lors de la messe dominicale, et la Vierge à l’enfant qui restera à demeure. C’est le sculpteur François Mantilleri qui a proposé ses créations en bois habillées de peinture par Marie-Laure Pelletier.

Ce saint d’origine irlandaise du VIe siècle aurait inspiré le nom de la commune du Sud Finistère. Le sculpteur Kito en a déjà réalisé une représentation dans la Vallée des Saints à Carnoët, une source d’inspiration pour son confrère moëlanais sensibilisé au lieu par son voisin Bernard Picol.

« Il n’y a pas tellement de documents sur Moë, souligne le septuagénaire originaire de Saint-Jean-de-Gonville, installé depuis 12 ans sur la commune. J’ai sculpté du cyprès, c’est assez rapide, j’ai mis entre un et deux mois. J’ai placé des poissons à ses pieds, parce que Saint-Pierre est le saint patron des pêcheurs. Ça fait longtemps que je sculpte, depuis tout jeune ».

« Des particuliers m’ont fait des commandes »

Longtemps basé près de la frontière suisse du côté de Genève, ce retraité a œuvré professionnellement à la tâche dans les cimetières et pour la restauration du patrimoine. « J’ai travaillé sur des monuments historiques à restaurer comme le conservatoire de musique et le théâtre de Genève, se souvient le Finistérien d’adoption, adepte du bateau en loisirs. J’ai été meilleur ouvrier de France en sculpture sur pierre avec une reproduction au un dixième en 1992. J’ai appris aux Beaux-Arts à Genève, en cours du soir. Je travaillais à mi-temps pour faire plein de choses ».

Avec ses voisins dont Bernard Picol, François Mantilleri a composé les totems de Kergoulouet.Avec ses voisins dont Bernard Picol, François Mantilleri a composé les totems de Kergoulouet. (Le Télégramme/Gilles Legeard)

François Mantilleri partage son « plaisir » avec ses voisins de Kergoulouet, dont Bernard Picol, au point d’avoir créé des totems sur la place du village. Cet Aindinois à l’accent qui ne trahit pas ses origines a aussi agrémenté son jardin, son atelier, sa maison et une salle d’exposition, un livre ouvert de son parcours personnel où se côtoient des sculptures en bois et en pierre.

« Quand on a mis les totems dans le village, des particuliers m’ont fait des commandes, sourit ce discret. Je reste dans le figuratif, j’ai fait une série de reliefs et même fait des petites figures de proue. Récemment, j’ai commencé un autoportrait sur du bois vert, c’est plus tendre, il doit maintenant encore sécher avant que je le finalise ». Son centre est évidé pour ne pas que le bois craquelle, le même processus a été respecté pour les sculptures de la chapelle Saint-Pierre.

Chez François Mantilleri, il y a foison de sculptures comme ici dans sa salle d’exposition moëlanaise.Chez François Mantilleri, il y a foison de sculptures comme ici dans sa salle d’exposition moëlanaise. (Le Télégramme/Gilles Legeard)

Pour le responsable Robert Doaré et Fanch Gouyec, c’est du pain béni pour la paroisse de Saint-Mélaine. François Mantilleri va participer la messe du pardon de la chapelle Saint-Pierre de bonne facture, où une centaine de personnes est attendue dimanche matin. Quand les grands esprits se rencontrent.