Publié le
27 juin 2025 à 20h02
Dans un contexte politique où la gauche peine à accorder ses violons à Toulouse, l’Assemblée des quartiers 31 a tranché. Ce collectif présent dans les quartiers populaires de Toulouse a annoncé, ce jeudi 26 juin 2025, son ralliement à la candidature de La France insoumise pour les élections municipales 2026 à Toulouse. Salah Amokrane, qui fut la tête de liste des Motivée-s lors des municipales 2001 (12% au premier tour), ainsi « qu’une cinquantaine de membres du collectif », se rangent ainsi derrière François Piquemal et Agathe Roby.
« Une liste d’union qui nous ressemble et qui nous rassemble »
Après avoir tenu un forum mi-juin, l’Assemblée des quartiers 31 affirme entrer « résolument en campagne » dans une dynamique territoriale et politique. Le collectif revendique sa volonté de faire des quartiers populaires le cœur stratégique de la bataille électorale à venir, avec pour cap : « Contribuer à construire une liste d’union qui nous ressemble et qui nous rassemble ».
Pourquoi soutenir François Piquemal ?
Mais alors pourquoi rejoindre le candidat LFI ? « On a choisi de soutenir et de participer à la liste conduite par François Piquemal et Agathe Roby », indique Salah Amokrane, alors que la gauche est plus que jamais fracturée dans la Ville rose.
« La situation est la suivante : il est acté qu’il y aura eu moins deux listes à gauche. De notre point de vue, on s’est rapproché de LFI parce qu’on se rejoint sur la question des quartiers populaires, qui doit devenir prioritaire ».
Une alliance sous condition d’autonomie
L’ancien élu municipal (2001-2008) et son collectif souhaitent « résorber cette fracture entre les quartiers populaires et le reste de la ville de Toulouse » et ils considèrent que « LFI est la force qui s’est le plus positionnée sur les enjeux qui nous préoccupent ».
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D’après eux, cette alliance repose néanmoins sur deux piliers : « La reconnaissance mutuelle d’un socle commun de valeurs, à savoir les luttes contre le racisme, pour l’égalité, la démocratie participative et la justice sociale », ainsi que « l’autonomie politique du collectif ».
« Nous disons haut et fort à ceux qui pensent nous voir sous tutelle : nous avons une histoire, nous avons une colonne vertébrale et nous ne roulons que pour notre cause commune avec toutes celles et tous ceux qui ont les quartiers au cœur ! Et pour y arriver, la condition sera de faire passer l’intérêt collectif avant l’intérêt individuel ».
« On veut des élus, des responsabilités »
Sans chercher à prendre les commandes, l’Assemblée des quartiers 31 participera pleinement à la campagne. Salah Amokrane insiste : « On ne prétend pas à diriger la liste, mais on veut des élus, des responsabilités dans la campagne et, demain, dans l’exécutif municipal ».
Le collectif prône un nouveau type de gouvernance, pour rompre avec la verticalité incarnée selon lui par le maire (ex-LR) sortant Jean-Luc Moudenc.
Par exemple, François Piquemal ne sera pas le président de la Métropole s’il est élu, il faut en finir avec ça.
Salah Amokrane
Membre de l’Assemblée des quartiers 31
Que réclament-ils ?
Dans cette alliance avec LFI, les priorités sont claires : ils demandent un moratoire sur la rénovation urbaine, un encadrement des loyers, une coconstruction avec les habitants et une relance d’une démocratie locale forte. « On veut une campagne de terrain aussi, avec un recueil des propositions des habitants », martèle Amèle Lakhouache.
Bref, pour l’Assemblée des quartiers 31, « il est temps d’agir et d’entrer en campagne », espérant, disent-ils, que d’autres forces de gauche « prennent part au débat » à leurs côtés.
L’enjeu de l’union : ligne de rupture ou rassemblement pluriel ?
Ce ralliement s’inscrit donc dans un paysage politique toulousain fragmenté à gauche. Si François Piquemal dit vouloir être candidat de l’union de la gauche, les autres forces (Parti socialiste, Écologistes, Parti communiste, Archipel citoyen, ou encore Génération. s) font bande à part. De son côté, le Parti socialiste martèle qu’aucune alliance avec LFI ne sera possible et revendique la tête de liste d’un projet d’union alternative.
Au lendemain de la polémique sur François Piquemal et les « babtous »
L’annonce de l’alliance entre l’Assemblée des quartiers et LFI à Toulouse s’inscrit au lendemain d’un énième un épisode tendu dans la course au Capitole. Marianne prête en effet au candidat LFI François Piquemal des propos controversés sur la composition future de sa liste. Selon le journal, François Piquemal aurait déclaré : « Je ne veux pas de babtous en tête de ma liste aux municipales », une phrase qui a déclenché une vague d’indignation, mais aussi une plainte du candidat, qui a nié mercredi avoir tenu ces propos.
« Nous n’y croyons pas une seule seconde », balaie de son côté Salah Amokrane. « On échange avec lui depuis quelque temps et si à la moindre occasion, cet état d’esprit avait pu apparaître, on n’aurait pas fait alliance avec lui ».
Salah Amokrane n’a que peu goûté cet article, d’autant qu’il y est cité et présenté, regrette-t-il, de « manière désobligeante ».
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