Par
Nicolas Zaugra
Publié le
27 juin 2025 à 22h16
; mis à jour le 27 juin 2025 à 22h17
Un nouveau sondage place clairement Jean-Michel Aulas en tête du 1er tour des municipales à Lyon face au maire sortant écologiste Grégory Doucet en cas d’union centre et droite derrière le chef d’entreprise.
L’enquête Harris Interactive/ Toluna révélée par actu Lyon ce vendredi montre que le maire sortant est en difficulté sur de nombreux sujets et se fait bousculer par Aulas. Mais, le total de gauche est légèrement en tête à Lyon, selon cette enquête. Le quasi candidat va devoir convaincre des Lyonnais du centre, de la droite, du centre gauche, les déçus de Doucet et des non politisés. Il doit surtout s’assurer de « neutraliser » la concurrence pour être la seule alternative face au maire sortant ce qui n’est pas gagné.
« Tournant », « nouveau rapport de force »
Pour Jean-Daniel Lévy, directeur délégué – Stratégies politiques et d’opinion d’Harris Interactive, ce sondage réalisé pour les équipes de Jean-Michel Aulas est un « tournant » dans cette pré-campagne estivale.
S’il ne fait plus vraiment de doute que l’ancien patron de l’OL sera candidat à la mairie, dont le programme est percuté par les déboires de son ancien club relégué en Ligue 2, ce sondage montre une « capacité de rassemblement bien au-delà des clivages partisans traditionnels » pour le novice en politique.
Jean-Michel Aulas recueille 73 % des anciens électeurs de Yann Cucherat (LREM, candidat soutenu par Gérard Collomb en 2020), 68 % de ceux d’Étienne Blanc (LR), 54 % des électeurs d’Emmanuel Macron, mais aussi 13 % de ceux qui avaient voté pour Grégory Doucet en 2020.
À huit mois du scrutin, ce sondage confirme une bascule. Jean-Michel Aulas n’est plus un outsider. Il est en tête des intentions de vote, il dispose du socle électoral le plus large (…) Le rapport de force est en train de changer de camp.
Jean-Daniel Lévy, Harris Interactive
« Il est le seul à agréger de façon aussi nette des électorats issus du centre, de la droite républicaine, et d’une partie de la gauche modérée.
Le plus gros potentiel électoral pour l’instant
Il bénéficie également du potentiel électoral le plus élevé parmi toutes les personnalités testées : 53 % des Lyonnais inscrits sur les listes électorales déclarent qu’ils pourraient voter pour lui. C’est nettement plus que pour Grégory Doucet (45 %), David Kimelfeld (36 %), Nathalie Perrin-Gilbert (35 %), Pierre Oliver (34 %) ou Georges Képénékian (33 %) », note le sondeur.
L’équation Pierre Oliver (Les Républicains)
Le sondage prend en compte un seul scénario de premier tour avec une liste menée par Jean-Michel Aulas obtenant le soutien de plusieurs partis (Renaissance, Horizons, MoDem et LR). Un scénario, pour l’instant fictif, qui obligerait Pierre Oliver, le jeune maire LR du 2e arrondissement déjà candidat à se ranger dès le 1er tour derrière l’homme d’affaire.
Un pari loin d’être gagné. Les deux hommes se sont affichés ensemble récemment lors d’une soirée organisée par le magazine lyonnais Lyon People. Jean-Michel lui a fait de l’appel du pied avec quelques compliments, lors d’un discours. « Ce que Pierre réussit en politique, peu de gens à son âge, peuvent le réaliser avec autant de brio. (…) Si Pierre décidait de nous rejoindre, il serait évident que nous serions beaucoup plus forts pour gagner ».
Réponse de l’intéressé : « Vous l’avez tous compris, on a un objectif en commun, c’est sauver notre ville (…) Avec Jean-Michel, on s’entend très bien, on discute beaucoup et donc, on peut dire qu’on avance bien », a-t-il dit, devant un certain… Nicolas Sarkozy qui a adoubé Jean-Michel Aulas. De là à acter une union ? Les jeux ne sont pas faits…
Pierre Oliver (à droite) et Jean-Michel Aulas discutent en vue des élections municipales. (©Nicolas Liponne/ MAXPPP)L’image très abîmée de Grégory Doucet se confirme, la gauche reste forte
Si cette enquête confirme une tendance : c’est le rejet de Grégory Doucet par les Lyonnais. Le sondage en confirme d’autres publiés de 2023 à 2025.
Sur de nombreuses thématiques, le maire sortant est largement distancé par Jean-Michel Aulas (notre document). « Les points forts c’est le profil de l’entrepreneur d’où ces scores sur l’économie et l’attractivité. Un point qui nous a surpris c’est le résultat sur sa relation avec les habitants alors qu’il n’a pas tenu de meeting, fait de marché, il ne donne pas le sentiment d’être éloigné des Lyonnais », commente Jean-Daniel Lévy auprès d’actu Lyon.
Le maire de Lyon Grégory Doucet lors d’une réunion avec des habitants du 6e arrondissement. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)
A propos des mauvais scores de Grégory Doucet, le sondeur n’est pas surpris. « Il y a une situation d’insatisfaction chronique des habitants dans les grandes villes, des polémiques locales et même nationales qui ont touché les Verts. Sur le sujet du rayonnement, du dynamisme, Jean-Michel Aulas est mieux qualifié. Mais bien malin celui qui identifie déjà les thèmes de campagne en janvier et février ce qui pourrait changer la campagne ».
Mais Grégory Doucet peut se consoler : la gauche est donnée en tête à 45% en additionnant les écologistes, LFI, le PS, PCF et Nathalie Perrin-Gilbert. Le bloc Aulas, centre et droite avec Képénékian est mesuré à 42%.
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« Aulas commence sa campagne avec un certain confort » mais…
Le sondeur met en garde : si Aulas « commence sa campagne avec un certain confort », la campagne s’annonce longue.
Si pour Jean-Daniel Lévy, il n’y a pas beaucoup de points de vigilance sur ce sondage qui est bon pour JMA, il nuance : « attention on est à froid, il n’a pas encore déclaré sa candidature, on ne sait pas dans quel environnement politique il va mener campagne. Passer du registre de l’entreprise au politique n’est pas chose aisée. Faire campagne peut être éprouvant physiquement et moral ».
Certaines mesures « ne sont pas encore suffisamment identifiées par les Lyonnais » comme la suppression du cabinet. A Jean-Michel Aulas de se lancer dans l’arène et de prendre des risques. Quand ? Plusieurs scénarios sont étudiés, pour juillet… ou septembre.
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