Amine Mojito, qui s’est filmé sur les réseaux sociaux la veille de la fête de la musique en train de piquer d’autres personnes, sera jugé le 5 septembre prochain à Paris.

Un homme de 27 ans surnommé Mojito, soupçonné d’avoir piqué des personnes avec une seringue et d’avoir diffusé des vidéos de ces agissements sur les réseaux sociaux, sera jugé le 5 septembre par le tribunal correctionnel de Paris et a été incarcéré d’ici là, a annoncé le parquet. Ilan M. devait être jugé vendredi après-midi en comparution immédiate «pour des violences avec arme n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail», a précisé le parquet de Paris.

Comme c’est de droit en matière de comparution immédiate, le prévenu a obtenu un renvoi, et la nouvelle audience a été fixée au 5 septembre, d’après le ministère public. «Le prévenu a été placé en détention provisoire dans l’attente», selon le parquet. Une enquête avait été ouverte par la Sûreté territoriale de Paris après «la diffusion sur les réseaux sociaux le 20 juin», soit la veille de la Fête de la musique, «de la vidéo d’un certain “Mojito” se mettant en scène en train de piquer ou faire mine de piquer des personnes installées dans l’espace public, à l’aide d’une seringue», a relaté le parquet.

À Paris, deux enquêtes ont été ouvertes après le signalement de personnes disant avoir été piquées par une seringue lors de la Fête de la musique dans différents lieux de la capitale, avait indiqué le parquet mardi. Certaines ont témoigné de malaises et ont été prises en charge dans des hôpitaux. Dans une autre vidéo, datée du 23 juin et postérieure à l’événement musical, l’homme surnommé «Mojito» «expliquait avoir réalisé cette vidéo de manière préventive, en tant qu’influenceur, pour alerter des risques de piqûres pendant la Fête de la musique», a poursuivi le parquet.

«Il s’agissait d’une blague»

Ilan M. a été interpellé jeudi. Le ministère public précise qu’il a «mis 15 minutes à ouvrir aux enquêteurs qui se présentaient à son domicile, et son téléphone ne comportait aucune de ces vidéos». Lors de sa garde à vue, «il s’est toutefois reconnu sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, expliquant qu’il s’agissait d’une “blague”, qu’il avait laissé le capuchon sur les seringues, et prétendant ne pas connaître l’identité de la personne qui le filmait en commettant les faits», a détaillé le ministère public. Aucune victime des agissements d’Ilan M. n’a pu être identifiée ni entendue, selon le parquet.

Dans la nuit du 21 juin et à la suite de publications sur les réseaux sociaux appelant à «attaquer et à piquer des femmes lors de la Fête de la musique», 145 victimes de piqûres se sont manifestées auprès des services de police en métropole et en outre-mer, avait indiqué dimanche le ministère de l’Intérieur. La préfecture de police de Paris a relevé 21 cas sur sa zone en Île-de-France, dont 13 à Paris.