Tout joyeux de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de limiter les pouvoirs des juges fédéraux face au pouvoir exécutif, un blanc-seing pour ses politiques mêmes les plus illégales, le président américain avait convoqué ce vendredi 27 juin en fin de matinée à Washington (17h30, heure de Paris), une conférence de presse à la Maison Blanche. Emporté dans son élan, il s’est pris au jeu des questions-réponses avec les journalistes, et ne s’est plus vraiment arrêté.
En réponse à l’ayatollah Ali Khamenei, qui avait relativisé la veille l’impact des frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens, et affirmé avoir mis «une gifle» à Washington, le président américain s’est ému de l’ingratitude de celui qu’il dit avoir «sauvé» d’une «mort affreuse» par les bombes israéliennes. Et lui a rétorqué : «Ecoutez, vous êtes un homme de grande foi, un homme qui est très respecté dans ce pays. Vous devez dire la vérité : vous vous êtes pris une raclée. Et Israël s’est fait démolir aussi – ils se sont tous les deux fait démolir.»
«C’était le bon moment de mettre fin» à la guerre, a ajouté Trump à propos du cessez-le-feu entré en vigueur mercredi entre Israël et l’Iran, il a affirmé malgré tout qu’il bombarderait à nouveau l’Iran «sans aucun doute» si le pays poursuivait son programme nucléaire d’enrichissement d’uranium.
Donald Trump a également répété, malgré les dénégations de Téhéran, que l’Iran souhaitait organiser une rencontre avec les Etats-Unis pour entamer des discussions, après que Washington s’est joint à son allié israélien pour mener des frappes sur des installations nucléaires iraniennes : «L’Iran veut une rencontre. Comme vous le savez, leurs sites ont été anéantis – leurs sites nucléaires très diaboliques», a-t-il déclaré, sans fournir davantage de précisions. Le ministre iranien des Affaires étrangères avait affirmé la veille qu’il n’y avait «pas encore de plan» pour de nouvelles discussions.
Prenant ensuite le relais sur son réseau Truth Social, Trump a prévenu qu’il n’envisageait plus de lever les sanctions contre l’Iran, ce qui aurait donné «une bien meilleure chance [au pays] de se rétablir pleinement, rapidement et complètement».
Mais le président américain n’avait pas fini de vider son sac. Dans un long et furieux message posté peu après, il a ensuite annoncé mettre fin aux négociations commerciales avec son voisin canadien, jugeant que la taxe d’Ottawa sur les services numériques était un «coup direct et évident» porté aux Etats-Unis. «En raison de cette taxe scandaleuse, nous mettons fin à TOUTES les discussions commerciales avec le Canada, avec effet immédiat», a écrit le chef de l’Etat. A Washington, il n’était même pas encore 15 heures.