D’abord, l’odeur. Quand on arrive dans le hall d’entrée, c’est cela qui marque le plus. Une odeur lourde et persistante de putréfaction : un rat mort. Il est là, juste à côté, dans un local qui sert de stockage aux habitants de l’immeuble. « L’animal est là depuis le 10 mai, il n’a pas été enlevé », lance une dame qui compte les jours.

Ensuite, il y a l’escalier. Des escaliers en colimaçon dans une cage exiguë, abîmée et sans fenêtre. Ce sont ces marches que les habitants ont dû emprunter du 8 au 23 juin.

40 minutes pour monter

Nous sommes au 4, rue du Chiers, à Maxéville , dans l’entrée d’un immeuble de 10 étages où les habitants viennent de vivre plus de deux semaines sans ascenseur en raison d’une panne. « Un enfer », résume une habitante du 7e étage. « Moi, j’ai des problèmes de dos, je marche difficilement. Emmener les enfants à l’école, faire les courses, aller au travail : tout devient compliqué. »

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Elle, encore, « ça va », concède-t-elle, en faisant référence au reste des habitants : des personnes âgées, beaucoup, ou à mobilité réduite. Comme Brigitte*, 80 ans, qui marche avec une canne. « Je ne suis sortie que deux fois en 15 jours. J’ai mis 30 minutes à descendre et 40 minutes à monter », raconte-t-elle en faisant quelques pas devant le hall d’entrée. Soudain, une dame s’avance, comme si elle avait quelque chose d’important à dire. Elle vit au 6e étage avec sa mère atteinte d’ Alzheimer. « Impossible de la sortir sans ascenseur. Je n’ai pas pu l’emmener à l’un de ses rendez-vous médicaux », confie-t-elle.

Ce qui contrarie les habitants, c’est le sentiment d’abandon par le bailleur social, l’Office métropolitain de l’habitat. « On a beau appeler tous les jours, l’ OMh, la mairie et même la police, tout le monde s’en fout », raconte un homme de 70 ans. Il dit ça la voix tremblante, un peu ému. « Je viens de passer 16 jours sans sortir, vous vous rendez compte ? À mon âge, me couper de toute vie sociale ? »

Le ras-le-bol de ces locataires vient aussi de la fréquence des pannes : ce n’est pas la première, loin de là. « C’est tout le temps, cinq jours par ci, six jours par là ! Ils le réparent puis trois jours après, il est à nouveau hors-service », s’agace un résident du 9e. À Noël, déjà, l’ascenseur serait resté deux semaines hors service.

Protection civile

Contactée, l’OMh concède de « petites pannes intermittentes », qui nécessitent des changements « de petites pièces ». Le responsable du territoire promet qu’un point sera fait très vite avec le prestataire, TK Elevator. « On leur demande un programme de rénovation des portes qui sont défaillantes », explique-t-il.

En ce qui concerne les personnes âgées, l’agent assure qu’elles ne sont pas livrées à elles-mêmes. « Quand elles ont un rendez-vous médical, on missionne la Protection civile pour qu’elles puissent être portées et emmenées. »

Quant au rat qui pourrit dans les parties communes, l’OMh a promis d’appeler un dératiseur.

*Le prénom a été changé