Par

Lisa Rodrigues

Publié le

27 juin 2025 à 17h22

Avis aux automobilistes : si vous circulez seul sur la voie de covoiturage de l’autoroute A48 en Isère dans le sens Lyon-Grenoble, vous risquez de vous faire flasher. Car oui, un radar est bien en activité sur la voie de covoiturage, au niveau de Saint-Égrève. Soit un peu plus de quatre ans après le lancement du dispositif à l’entrée de la métropole grenobloise…
Pour rappel, l’agglomération de Grenoble a été la première en France à instaurer une voie de covoiturage, qui s’étend sur 8 kilomètres entre le péage de Voreppe et Saint-Égrève. Comme actu Grenoble le rapportait en 2024, la mise en place effective des contrôles radars a pris du retard à cause de questions administratives. Une période de latence qui a pris fin en janvier 2025, précise la préfecture de l’Isère à notre rédaction.

200 verbalisations depuis janvier

Depuis que le radar est en activité, environ 200 verbalisations ont été envoyées, pour une quarantaine d’activations de la voie de covoiturage de l’A48. Une activation – visible avec l’apparition du losange lumineux sur les panneaux d’autoroute – qui est décidée par le gestionnaire de l’autoroute, Area, notamment pendant les pics de trafic en direction de Grenoble

Contacté, le gestionnaire autoroutier rappelle que « la voie de covoiturage sur l’A48 est un dispositif expérimental » qui a pour but premier la « fluidité du trafic ». « Les aménagements développés et conduits sur l’A48 ont grandement amélioré les problèmes initiaux de congestion », assure Area, qui n’a toutefois aucune donnée chiffrée à transmettre.

La lutte contre l’autosolisme (le fait d’être seul dans sa voiture) est également l’un des objectifs annoncés de la voie de covoiturage. 

La police municipale assure les verbalisations

Pour la verbalisation, c’est la police municipale de Saint-Égrève qui s’en charge. Celle-ci n’étant habituellement pas compétente sur les autoroutes, la loi a été modifiée pour lui permettre, avec l’accord de la Ville, de réaliser les verbalisations.

Dès lors que la voie de covoiturage est activée, « suivant les disponibilités du service, je mets un agent sur cette tâche » de verbalisation, explique à actu Grenoble Yoann Breul, responsable du service de police municipale de Saint-Égrève et Fontanil-Cornillon. « C’est un service en plus de notre activité, qui se fait dans nos locaux. »

Tout est automatisé et sécurisé. « On a un ordinateur spécialement dédié » aux contrôles de la voie réservée. « Tout arrive sur un logiciel, avec les fiches de tous les véhicules flashés », comprenant plusieurs clichés de la voiture, sa plaque d’immatriculation, ou l’heure et la date du contrôle. 

« On ne connaît pas la vitesse du véhicule »

L’agent de police municipal affecté au contrôle de la voie de covoiturage s’assure que tout correspond avant de valider la verbalisation. « On regarde juste combien de personnes sont dans la voiture. On ne connaît pas la vitesse du véhicule » qui, elle, est prise par d’autres radars, insiste Yoann Breul.

Au minimum, il faut donc être deux dans la voiture, enfant compris. « On voit bien sur les photos quand une tête dépasse du siège auto à l’arrière, assure le policier municipal. Et s’il y a un doute, ça profite toujours à l’automobiliste ! » « En cas de doute les fiches sont recalées », confirme à la rédaction la préfecture de l’Isère.

Les verbalisations sont ensuite transmises à l’ANTAI (Agence nationale de traitement automatisé des infractions) qui envoie l’amende de 135 euros par voie postale quelques jours plus tard.

« On fait office de bon élève »

Si la verbalisation n’est pas la seule solution, elle reste une méthode pertinente en matière de sécurité routière. Pour autant, à Grenoble « on fait office de bon élève », assure Yoann Breul.

La voie de covoiturage est quand même relativement bien respectée. Quand on met en parallèle le nombre d’activation de la voie et le nombre de verbalisations, ça reste peu élevé.

Yoann Breul
Responsable du service de police municipale de Saint-Égrève

D’autres villes en France ont vu fleurir en entrée d’agglomération des voies réservées au covoiturage, comme à Lyon. « Là-bas, la voie de covoiturage est permanente et ils ont un service dédié » pour le contrôle et la verbalisation, continue le policier municipal isérois. « Eux, ils sont à plusieurs milliers de verbalisations ! » 

Un bilan sur les différentes voies réservées au covoiturage en France doit être présenté au cours de l’été 2025 au Parlement. « Ce point d’étape permettra d’informer la représentation nationale des gains constatés en termes de temps de parcours et de lutte contre l’autosolisme », indique Area.

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