L’activiste et influenceuse helvético-camerounaise Nathalie Yamb a été sanctionnée par l’Union européenne pour ses activités et ses prises de position pro-russes, selon le Journal officiel de l’UE. La Suisse ne s’aligne pour l’instant pas sur ce type de sanction en dehors du contexte strictement ukrainien.
Ces sanctions prévoient une interdiction d’entrée et un gel de ses avoirs dans l’Union européenne.
Le Conseil de l’UE lui reproche de « soutenir ouvertement la Russie » depuis le sommet Russie-Afrique de Sotchi auquel elle a participé en 2019, en « prenant notamment pour cible la France et l’Occident, dans le but de les évincer du continent africain ».
Des positions pro-russes qui « compromettent ou menacent la démocratie ou la sécurité de l’Union européenne, en recourant à la manipulation de l’information », lit-on dans le Journal officiel de l’UE.
Sur la liste des personnes physiques ou morales sanctionnées
Nathalie Yamb rejoint la liste des personnes physiques ou morales sanctionnées par l’Union européenne en raison de leurs activités déstabilisatrices menées par la Russie.
Elle était déjà interdite de territoire en France pour ses propos virulents contre la présence française en Afrique. En 2003, une enquête du magazine Temps Présent dressait le portrait de cette binationale suisse et camerounaise, qui compte plus d’un million d’abonnés sur ses réseaux sociaux, très populaire en Afrique francophone, pour ses discours panafricains, appelant à chasser la France du continent.
>> Revoir le sujet de Temps Présent : Nathalie Yamb, une Suissesse influenceuse de Poutine ? / Avion contre oiseau, attention danger ! / Temps présent / 47 min. / le 23 mars 2023
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Ses détracteurs, en France notamment, la soupçonnent d’être un agent russe. En 2022, les Etats-Unis la considèrent comme un maillon essentiel du réseau Prigojine, l’ancien patron de Wagner, groupe paramilitaire très actif sur le continent africain, notamment dans la sphère médiatique, pour imposer la Russie dans la zone d’influence française.
Contactée, l’activiste renvoie à ses réseaux sociaux. Sur X, elle s’en prend à l’Union européenne, qu’elle accuse de racisme et de colonialisme: « L’UE, qui en juin 2025, continue d’importer du gaz, du combustible nucléaire, du palladium, de l’aluminium, du lithium, du cobalt, des engrais de Russie, vient de prouver ce que je dénonce depuis des années: leur hypocrisie et leur mépris sont systémiques », dit-elle notamment.
Secrétariat d’État à l’économie compétent
La Suisse s’est associée aux sanctions de l’Union européenne liées à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, adoptées en 2022. Elle a ainsi repris l’ensemble des sanctions financières visant des individus. Leur application relève du SECO, le Secrétariat d’État à l’économie.
En revanche, selon un porte-parole du SECO, la Suisse ne s’est pas encore alignée sur le régime de sanctions adopté par l’UE en 2024, qui cible des activités déstabilisatrices de la Russie, donc en dehors du contexte strictement ukrainien. C’est ce régime qui concerne le cas de Nathalie Yamb, sur lequel le SECO ne fait pas de commentaire supplémentaire.
Malika Nedir/fgn