Par
Anthony Bonnet
Publié le
27 juin 2025 à 17h00
« Il pleut dans notre église », se désole le maire de Plasnes (Eure). Son village a, lui aussi, subi les foudres de l’orage qui s’est abattu sur la région de Bernay mercredi 25 juin 2025. Guillaume Boulaye a vu sa commune être « ravagée » en l’espace de dix minutes.
Il a recensé une trentaine d’endroits où des arbres sont tombés, où des câbles ont été arrachés et des toits troués. « Il y a 90 % de la population qui est impactée pour des fenêtres ou des voitures abîmées. »
L’église, l’école, les maisons…
Une visite du bourg permet de se rendre compte de l’étendue des dégâts. Sous l’effet des grêlons, des vitraux de l’église se sont brisés. « Et il faut refaire la toiture », affirme Guillaume Boulaye, en montrant aussi les deux magnifiques ifs détériorés face au porche. Un pan de la couverture des ateliers municipaux s’est envolé.
La toiture de l’école est également endommagée. Resté fermé le lendemain, l’établissement a pu rouvrir vendredi. « Regardez l’impact des grêlons sur les portes en PVC, il va falloir les changer », regrette le maire.
La toiture de l’école en train d’être protégée jeudi 26 juin. ©Anthony BonnetVidéos : en ce moment sur Actu
Un peu plus loin, c’est une maison d’habitation qui se retrouve dépourvue d’une grande partie de ses ardoises.
« Nous n’arrivons pas à joindre les propriétaires qui sont à Paris. Je vais faire réaliser la mise en sécurité sur le compte de la commune », poursuit celui qui a mis sur pied une cellule de crise le soir des intempéries afin de centraliser les déclarations de sinistres, répartir les missions parmi les élus et éviter d’engorger davantage les secours déjà très sollicités.
Cette maison d’habitation dans le bourg a été endommagée. ©Anthony BonnetSolidarité
Un élan de solidarité s’est formé. « Des habitants, dont des gens que je ne connaissais pas, se sont mis à la disposition de la commune et ont proposé leur aide, tient à souligner Guillaume Boulaye. Ceux qui se sont mobilisés seront remerciés. »
Il fallait dans l’urgence tronçonner, dégager les routes et les chemins, porter assistance aussi aux plus vulnérables. « J’ai souhaité qu’on se rende au domicile de toutes les personnes de plus de 80 ans et qui vivent seules », précise-t-il.
Un pan de la toiture de ce bâtiment communal s’est décroché. ©Anthony Bonnet
Spécialisé dans les travaux de couverture, Sébastien Lecureur évoque ces moments « chaotiques » qui ont suivi le passage de l’orage : « J’ai bâché jusqu’à minuit avec une lampe frontale ».
La végétation détériorée
La commune a également été privée d’électricité et d’eau potable pendant de longues heures. Alors, « on a distribué des packs de bouteilles d’eau », illustre le maire, qui a informé régulièrement ses administrés de l’évolution de la situation en communiquant sur sa page Facebook.
Le concours des maisons fleuries est annulé. « Nos agriculteurs ont perdu leurs récoltes, le lin n’existe plus, le blé donne l’impression d’avoir été déjà moissonné », confie Guillaume Boulaye, préoccupé aussi par les conséquences pour la société horticole Rambert, « une entreprise majeure de Plasnes ».
Les serres de production ont été gravement détériorées. L’espace de vente a été épargné et la société a annoncé sur Facebook accueillir de nouveau le public à partir de ce samedi 28 juin.
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Le jardin de la Herpinière, autre lieu emblématique du village avec sa collection de 200 espèces de plantes sauvages, restera lui fermé cette année. « Toute la végétation a été hachée menu, et cela ne pourra pas être remis en état sous huit jours », constate avec tristesse Olivier Diot, le propriétaire.
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