Publié le
27 juin 2025 à 17h10
Il y a déjà eu les premières prises de parole dans la presse locale, une marche blanche, un passage sur le plateau d’une émission de Julien Courbet… En vain.
Le vendredi 1er août 2025, cela fera deux ans, jour pour jour, qu’Esther Diego attend désespérément des réponses sur les circonstances de la mort de son fils, Slymane, dans un incendie criminel, à Caudebec-lès-Elbeuf.
Rappel des faits
Le 1er août 2023, un violent incendie se déclarait dans un immeuble de la rue Revel, à Caudebec. C’est seulement le lendemain que les pompiers ont annoncé avoir retrouvé un corps dans les décombres et il a encore fallu attendre jusqu’à des analyses ADN pour confirmer que cette victime était Slymane Lerouge. Depuis, une enquête est en cours pour comprendre les causes de ce drame qui a coûté la vie à un jeune homme de 26 ans, père d’un petit garçon.
Depuis le début, la piste criminelle est privilégiée. Et c’est la théorie en laquelle croit Esther Diego, mais elle reste écartée des avancées de l’enquête par la justice. Dans un précédent entretien, la mère de Slymane déclarait : » C’est un dossier compliqué avec beaucoup de protagonistes, mais personne ne veut parler. «
Toujours aussi déterminée à « obtenir la vérité » et à ne pas voir le dossier judiciaire prendre la poussière, la mère de famille s’est lancée dans une nouvelle action : l’envoi d’une lettre ouverte à de nombreuses personnalités politiques et aux responsables de l’instruction.
Un appel à l’aide
« C’est un appel à l’aide, pour que les gens se bougent, confie Esther Diego. Depuis des mois, on est toujours dans la même situation et j’ai le sentiment de devoir tout faire moi-même. »
Alors, pour attirer l’attention sur l’histoire de son fils, elle a écrit une longue lettre qui rappelle les faits, sa détresse et celle de sa famille depuis la mort de Slymane et surtout leur colère face à l’absence d’avancées dans l’enquête.
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Un texte de deux pages qui a été envoyé le lundi 23 juin 2025 au ministre de la Justice Gérald Darmanin, au procureur de Rouen, à la juge d’instruction, aux maires de l’agglomération et à la presse.
1 000 signatures en trois jours
Déjà très active depuis la mort de son fils aîné, Esther Diego a décidé de « faire le maximum de bruit », sur les conseils de son avocat. Alors, en plus de cette lettre, elle a lancé une pétition, disponible sur sa page Facebook, pour faire connaître son combat. « Il y a près de 1 000 signatures en seulement trois jours », apprécie-t-elle.
Maintenant, elle espère convertir cet élan en véritable mobilisation, le 1er août prochain, devant le palais de justice de Rouen.
Si cela aboutit, la mère de Slymane espère pouvoir être entendue par la justice. Et des choses à dire, elle en a un certain nombre.
La mère mène sa propre enquête
« Ça fait longtemps, vu que je n’ai aucune nouvelle de la justice, que je fais mes propres recherches. Mon enquête m’a permis d’avoir des résultats et de me faire une idée très précise. C’est comme sur le plateau de M6, on m’a conseillé de faire attention à ce que je disais, mais pour moi un gros faisceau d’indices m’oriente vers la piste de la drogue », avance Esther Diego.
Une piste qu’elle évoque directement dans sa lettre ouverte, dans laquelle elle dénonce un auteur potentiel qui serait encore en liberté et qu’elle croiserait régulièrement.
Il y avait des affaires de drogues avec des gens dans son immeuble et Slymane a été un dommage collatéral d’un règlement de comptes.
Esther Diego, mère de Slymane
Malgré la transmission des éléments qu’elle a collectés à la police, l’enquête n’avance toujours pas. « Je fournis un témoin clé, que l’on a trouvé grâce à l’émission télé, et ils ne l’ont toujours pas auditionné ! Moi non plus, alors que maintenant je connais pas mal d’éléments, ils n’ont jamais voulu m’auditionner », dénonce-t-elle.
Alors, en médiatisant l’affaire autant que possible, Esther Diego espère pousser la police à prendre en compte la piste sur laquelle elle a travaillé : « Que la justice s’en empare et, si ce n’est pas ça, qu’ils nous donnent des preuves. Les coupables, eux, ils sont encore dehors et ils vivent leur vie normalement ! »
Comme elle l’écrit dans sa lettre, Esther Diego est prête à tout pour faire éclater la vérité. Pour la mémoire de son fils, évidemment, mais aussi pour le petit garçon qui a perdu son père, cette triste nuit d’août 2023.
Et si cette lettre ne suffit pas ? « J’irai jusqu’à la grève de la faim, oui. Ce sera le dernier recours, quand je n’aurai plus d’autres solutions. »
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