La mode masculine présente des facettes multiples. Entre la garde-robe de l’homme d’affaires et celle de l’artiste, il y a mille et une nuances qui peuvent être introduites pour se créer un vestiaire inventif, désirable, mais aussi pratique et confortable. C’est ce qu’ont démontré, vendredi, dans deux registres totalement opposés, la griffe parisienne Officine Générale et le label sud-coréen Juun.J, à l’occasion de la Semaine de la mode masculine à Paris dédiée au printemps-été 2026.
Voir le défiléOfficine Generale, printemps-été 2026 – ©Launchmetrics/spotlight
C’est dans la rue Jules Chaplain que reçoit Pierre Mahéo cette saison, où se trouve le siège de sa maison, juste à côté du cinéma Mk2 Parnasse, créant d’emblée une atmosphère conviviale et estivale. La collection s’intitule d’ailleurs Pariviera, mélangeant le style parisien typique d’Officine Générale et un côté plus décontracté de bord de mer. « C’est une petite fantaisie géographique, que j’ai essayé de traduire en vêtements avec une collection pensée pour affronter les grandes chaleurs », nous explique l’entrepreneur-designer.
Une grande attention a donc été portée aux matières, afin qu’elles soient les plus aériennes possibles et donnent de la souplesse aux vêtements. Plusieurs tenues sont confectionnées dans une popeline – toile parachute. D’autres dans des tissus à rayures poids plumes, fabriqués dans un mélange de coton, lin et Tencel. Des chemises et costumes sont proposés dans un seersucker pesant à peine 110 grammes au mètre linéaire, offrant une sensation de corps drapé d’air. Les vestes en daim et les petits blousons en cuir sont naturellement des plus souples, tandis que la soie s’invite pour le soir.
La chemise à l’air de pyjama se porte presque en veste sur un t-shirt blanc et un pantalon coulisse. La chemise à col mao a le vent en poupe aussi. Les vestes privées, de structure et de doublure, se nouent à la taille comme un pull, déclinées ton sur ton avec la chemise et le pantalon. Les silhouettes sont fluctuantes, les vêtements coulant sans s’appesantir sur le corps, qui est tout juste effleuré.
Tout respire la légèreté et la nonchalance dans cette garde-robe à la palette neutre, ponctuée de détails marins, des tricots marinières aux chemises à col de vareuse. Les mannequins traversent la rue en tongs ou carrément dans de confortables pantoufles en cuir, un foulard noué en bandeau sur le front à la Keith Richards, osant parfois un collier de coquillages.
Dans un geste indolent, ils entrent la chemise dans le pantalon sans la boutonner. Un cordon tressé en scoubidou à partir de bandes de coton leur sert de ceinture. Ils retroussent leurs manches pour les raccourcir, tandis que l’ourlet du pantalon est roulotté à la va-vite. Et c’est parti pour une balade au bord de la plage.
Voir le défiléJuun.J, printemps-été 2026 – ©Launchmetrics/spotlight
Chez Juun.J, les vêtements se dédoublent et s’épluchent. Tous les pantalons sont, par exemple, systématiquement doublés d’un autre modèle dans un tissu différent, accroché le long de la jambe droite, comme un grand pan de tissu latéral. Une autre proposition consiste à déboutonner le pantalon en haut sur le côté, laissant la taille se rabattre sur le devant pour dévoiler en dessous une autre paire. Le pantalon ou short en cuir se laisse découvrir sous celui en laine, le jeans apparaît sous le costume de banquier, le treillis tout terrain se révèle sous un pantalon en toile.
Comme toujours, le créateur coréen travaille sur les grands volumes, mais délaissant cette saison son habituelle veine streetwear pour une plus grande sophistication, presque couture. Les costumes sont taillés au cordeau créant une silhouette précise inspirée à l’élégance des années 1940, tout en suggérant le power dressing des Nineties.
Les vestes affichent des épaules imposantes pour se resserrer ensuite à la taille, tandis que les pantalons à pinces se drapent en formes généreuses. Le costume se porte avec des tongs. A l’opposé, le short estival est associé à des mocassins et chaussettes montantes.
Parfois notre homme s’encanaille enfilant la veste de smoking sur un débardeur en denim ou optant pour un look de marin en tricot rayé à col bateau, pantalons en coton blanc et rayures noires et petit bonnet de laine. Dans son armoire ne manquent ni le blouson en cuir, ni le bomber en nylon d’aviateur, ni la veste militaire et la combinaison en toile.
« J’ai voulu montrer de grosses chaînes ou des cravates erreurs des garçons et des filles en matière de mode et d’habillement. Mais aussi comment ces erreurs peuvent se transformer en une forme très cool et unique de mode », explique le designer Jung Wook Jun.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2025 FashionNetwork.com