Publié le
28 juin 2025 à 12h33
Développés et construits par Airbus, en partenariat avec le CNES, les quatre satellites optiques de dernière génération sont en route vers leur base de lancement en Guyane, a annoncé le groupe mondial d’aérospatial jeudi 26 juin 2025, depuis son siège mondial de Toulouse.
Partis de Toulouse, ils seront lancés à Arianespace en Guyane
Ces satellites ont quitté la Ville rose pour le port spatial européen de Kourou, en Guyane française, d’où ils seront lancés par Arianespace à bord d’une fusée Vega-C le 25 juillet prochain.
Pour des gouvernements et d’autres clients
Conçus par Airbus, ces satellites à double usage baptisés CO3D (Constellation optique 3D) fourniront au CNES « un service de modèle numérique de surface mondial à haute résolution, avec des images stéréoscopiques à 50 cm et des images 2D pour des clients gouvernementaux et commerciaux », a détaillé le groupe. « En outre, les satellites CO3D renforceront les solutions de satellites optiques et radar d’Airbus ».
Outre sa « capacité opérationnelle », CO3D incarne, d’après Alain Fauré, responsable des systèmes spatiaux chez Airbus, « un changement de donne en termes d’innovations technologiques, industrielles et commerciales ».
Partenaire de l’ingéniosité française, grâce au fort soutien du CNES, il permettra d’améliorer encore le S250, notre satellite optique dual de nouvelle génération qui suscite déjà un intérêt particulier dans le contexte géopolitique actuel.
Alain Fauré
responsable des systèmes spatiaux chez Airbus.
Huit ans en orbite, et distants de 100 km
Pesant environ 285 kg chacun et équipés d’une propulsion entièrement électrique, les quatre engins spatiaux fonctionneront pendant huit ans, par paires en orbite sur les côtés opposés de la Terre. Les satellites de chaque paire seront distants de 100 km. « Ils pourront fournir des images stéréoscopiques à partir d’une orbite héliosynchrone à 502 km d’altitude », détaille Airbus.
Servir à l’hydrologie, la géologie, la sécurité civile, l’urbanisme…
Concrètement, à quoi ces satellites vont-ils servir ? Ces données alimenteront « un segment sol en nuage » exploité par Airbus, comprenant une chaîne de traitement d’images fournie par le CNES, afin de « produire une carte 3D de pointe de la masse continentale de la Terre ».
Ces données répondront à la fois au besoin militaire d’une cartographie précise et actualisée et à des applications civiles telles que l’hydrologie, la géologie, la sécurité civile, l’urbanisme et la gestion des terres et des ressources.
Airbus
18 mois avant de fournir la carte en 3D de la France
Après six mois de tests en orbite, les satellites mettront 18 mois pour fournir au CNES une carte en 3D de la France et de l’arc de crise. « Une fois le service de cartographie achevé, les satellites seront disponibles pour d’autres missions d’imagerie et d’autres clients », fait valoir Airbus.
Des satellites produits sur une chaîne d’assemblage comme les avions
Airbus souligne par ailleurs que le programme CO3D bénéficie de l’expertise acquise dans le développement de la constellation OneWeb, « avec des équipements standardisés, des effets d’échelle, une chaîne d’approvisionnement renforcée et des systèmes de production optimisés, tels que la conception à la construction ». À savoir enfin que la chaîne d’assemblage, située à Toulouse, « s’inspire de la production en série de l’aéronautique et de l’automobile », et qu’elle « intègre la numérisation de bout en bout des opérations et des outils intelligents ».
Airbus impliqué dans un autre satellite lancé par cette fusée
Outre les satellites CO3D, le satellite de surveillance du carbone Microcarb sera également lancé par la même fusée. Microcarb est une mission conjointe du CNES et de l’agence spatiale britannique. La sonde est équipée d’un spectromètre très performant fabriqué par Airbus pour cartographier la teneur en carbone de l’atmosphère à l’échelle planétaire, ce qui permettra aux climatologues et aux météorologues de mieux identifier les puits et les sources de carbone.
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