Publié le 28 juin 2025 à 10:56. / Modifié le 28 juin 2025 à 13:27.

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Nouvelles frontières

Chaque samedi, notre journaliste Frédéric Koller commente l’actualité géopolitique de la semaine.

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Qu’elle est pénible, cette séquence des renoncements européens. En quelques jours, le continent a fait grand étalage de sa paralysie face à une pure logique guerrière contre laquelle elle s’était reconstruite depuis 80 ans. Face à l’usage de la force, l’Europe prend à son tour le chemin de l’abdication du droit. Plutôt qu’aux garanties des règles internationales établies, on semble s’en remettre au «réalisme» dicté par les armes, le chantage et le mensonge. Il flotte comme un air de capitulation de l’esprit européen. Désormais, la force du droit le cède systématiquement au droit à la force.

Voici cette séquence. Hors d’Europe d’abord. Le carnage de Gaza a pris un nouveau tour avec l’instrumentalisation de l’aide humanitaire à des fins de nettoyage ethnique et de terreur au service d’un projet d’expansion territoriale. La Gaza Humanitarian Foundation serait à ce jour complice de la mort de 400 Palestiniens. L’Europe a déploré. Mais elle ne condamne pas. Elle n’agit pas. Sa raison humanitaire l’a-t-elle abandonnée? Israël et les Etats-Unis bombardent en toute illégalité Téhéran et des sites nucléaires soupçonnés de développer l’arme atomique. Les Européens acquiescent et le chancelier allemand parle de «faire le sale boulot». Ont-ils oublié la diplomatie, celle qu’ils avaient menée avec succès pour stopper ce programme nucléaire – lui aussi illégal – il y a 10 ans? L’Europe valide le viol des Conventions de Genève et de la Charte de l’ONU.