Publié le
11 avr. 2025 à 18h41
Bien que convoquée, une femme de 42 ans n’était pas présente à son procès pour répondre de ces « violences sur un témoin pour l’influencer » ; mais sa victime, avait, elle, bien fait le déplacement au Palais de justice de Nantes aux côtés de son avocate. Cette mère de famille avait porté plainte après avoir été « agressée au pied de son immeuble » à Vertou, le 27 mai 2023 : la prévenue l’avait reconnue comme étant la voisine de son ex-compagnon qui avait témoigné contre elle dans une procédure dans laquelle elle était mise en cause pour violences conjugales. Cette agent d’entretien avait par la suite été condamnée à trois mois de prison avec sursis probatoire pour « violences » et « menaces de mort » sur cet ex-compagnon, qui est également le père de sa fille.
La victime avait donc rapporté aux gendarmes que celle qu’elle accusait l’avait « insultée de salope » avant de lui « courir après ». « Une fois rattrapée », elle lui avait dit qu’elle « allait la tuer » puis lui avait « écrasé la tête contre un véhicule », lui avait « tiré les cheveux » et lui avait enfin « cassé ses lunettes ». Le tout sous le regard de son fils de 6 ans, qui lui avait « tenu la main » tout le long de cette scène dont il fait « toujours des cauchemars », a-t-il été rappelé au cours de l’audience publique du tribunal correctionnel de Nantes.
Menacée, la victime a préféré déménager
Heureusement, deux hommes – l’un qui « nettoyait son véhicule » et l’autre qui travaillait dans une « station de lavage » – étaient venus à leur secours. Examinée quelques semaines plus tard par un médecin, la mère de famille présentait encore des « cervicalgies importantes » et un « syndrome anxieux ». Son incapacité totale de travail (ITT) a été fixée à 6 jours.
Par la suite, cette femme avait repéré que son bourreau « rôdait autour » de l’école maternelle publique Henri-Lesage où était scolarisé son fils – mais aussi la fille de la prévenue – et qu’elle lui avait dit qu’elle « ferait du mal à son fils » si elle le voyait.
Un « sentiment d’insécurité » qui a poussé la famille à « déménager par sécurité » à Rezé. La prévenue avait d’ailleurs été condamnée le 29 novembre 2023 par le même tribunal en comparution immédiate après avoir « escaladé les grilles » de l’école pour avoir « des nouvelles » de sa fille de 4 ans.
A l’audience, l’avocate de la mère de famille a regretté « l’amnésie » de la prévenue, qui a nié au cours de la procédure l’ensemble des faits pourtant « corroborés » par des témoignages « très précis ».
C’est parce que ma cliente a aidé la justice et fait son devoir de citoyenne qu’elle a été prise pour cible.
L’avocate de la partie civile.
Le tribunal correctionnel de Nantes a finalement condamné la prévenue à cinq mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, avec obligations de soins psychiatriques, de réparer les dommages causés à la mère et à son fils et avec interdiction de les recontacter.
Le procureur de la République avait pour sa part requis dix mois de prison avec sursis simple et une interdiction de contact avec les victimes pendant trois ans. Sur le plan civil, l’agent d’entretien devra verser environ 2 000 € de dommages et intérêts et 1 000 € de frais de justice à la victime et à son enfant.
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