Par
Adrien Filoche
Publié le
28 juin 2025 à 14h18
« C’est une première en Normandie », assure Stéphane Caron, directeur de cabinet au Smédar. L’usine Vesta du Smédar (Syndicat mixte d’élimination des déchets de l’arrondissement de Rouen) de Grand-Quevilly, près de Rouen, est depuis janvier 2025 totalement autosuffisante en énergie. On vous explique.
Le site industriel est autosuffisant
Le site industriel est divisé en plusieurs parties : le centre de tri des déchets, l’UVE (usine de valorisation énergétique) et le siège social.
Lors de sa mise en service en mars 2000, l’UVE qui produit de l’électricité et de la chaleur en incinérant les déchets, a été pensée pour être autosuffisante. L’électricité produite alimente l’usine elle-même, et le surplus est revendu sur le réseau public, tandis que la chaleur générée par la combustion des déchets est redistribuée sur le réseau de chaleur urbain.
L’usine Vesta, c’est quoi ?
L’usine Vesta permet l’incinération des déchets ménagers — tous ceux qui n’ont pas été valorisés par le recyclage, donc — et des déchets industriels et commerciaux banals de plus de 600 000 habitants répartis sur 160 communes du territoire. Le Smédar (Syndicat mixte d’élimination des déchets de l’arrondissement de Rouen) est le maître d’ouvrage de cet équipement. Plutôt que de simplement brûler les ordures, cette usine les valorise, en produisant une quantité importante d’électricité, environ 170 000 MWh par an, soit l’équivalent de 25 éoliennes terrestres. De quoi quasiment alimenter une ville de la taille de Rouen.
La nouveauté de 2025, c’est que l’ensemble du site industriel fonctionne désormais en autosuffisante. En effet, des travaux menés en 2024 ont permis de raccorder électriquement l’UVE au centre de tri, ainsi qu’au siège. Depuis le 15 janvier, le système est opérationnel. « Cela a été pensé dans le contexte de crise du coût de l’énergie de ces dernières années. On a constaté, comme tous, une hausse démentielle des tarifs. Il fallait être en autonomie », présente Guillaume Gros, directeur adjoint des grands projets au Smédar.
Un investissement amorti en cinq ans
Ainsi, sur les 170 000 mégawattheures (MWH) produit annuellement par l’UVE, environ 40 000 sont destinés au fonctionnement de l’usine elle-même, auxquels s’ajoutent dorénavant 2 500 MWH pour alimenter le centre de tri et le siège social du Smédar. Le surplus continue d’être vendu sur le réseau public.
« Nous avons mis en place un système sécurisé et automatique. S’il y a un arrêt de l’UVE pour une quelconque raison, on bascule automatiquement sur le réseau public pour que le site continue de fonctionner. Il n’y a pas besoin d’intervention humaine », détaille Guillaume Gros.
« Il y a une vraie réflexion environnementale dans ce projet, mais aussi économique », souligne à son tour Stéphane Caron. Et d’ajouter : « Grâce aux économies réalisées, cela permet de garder un prix constant pour les administrés. »
Un million d’euros a été débloqué pour les travaux de raccordement. Selon le Smédar, les économies réalisées permettront d’amortir cet investissement d’ici seulement cinq ans.
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