Olivier Birgy, gérant du Nomah, restaurant sur la route de Mezzavia, bien connu des Ajacciens pour ses soirées festives, a été condamné en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) à 18 mois de prison ferme pour « tentative d’extorsion avec violences ayant entraîné une incapacité totale de travail n’excédant pas 8 jours » – en l’occurrence un jour – et « exercice d’une profession commerciale ou industrielle malgré interdiction judiciaire », selon les termes précisés par Nicolas Septe, procureur de la république à Ajaccio. Le prévenu a été immédiatement incarcéré.
Persuadé que l’un des serveurs de son établissement avait mis en place un système de surfacturation des clients, Olivier Birgy a, selon son avocate Me Aljia Fazai-Codaccioni, décidé de régler lui-même le problème plutôt que de se tourner vers la justice : « On a rapporté à mon client qu’il y avait un problème d’encaissements auprès de clients et qu’un certain serveur était à l’origine des fausses facturations. Au départ, mon client est donc lui-même victime de détournement de fonds. Mais il s’emporte, veut récupérer l’argent pour ses clients, porte des coups qui, a-t-il affirmé, ont été réciproques. »
Coups, humiliations, le serveur suspecté de surfacturer les clients, appelle la police
De son côté, le serveur agressé et apeuré a prévenu la police. Il déclare qu’Olivier Birgy lui a porté des coups après l’avoir menacé, soumis à « diverses humiliations » et réclamé la remise de 10 000 euros en espèces. Ces faits ont été commis entre le 2 mai et le 24 juin 2025.
Une nouvelle mise en examen dans l’affaire de racket à Cargese
Placé en garde à vue, le gérant a accepté la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) et la peine proposée par le parquet. « Nous avons accepté la CRPC car mon client risquait une peine beaucoup plus sévère en comparution immédiate », précise Me Fazai-Codaccioni.
Car Olivier Birgy est récidiviste. Il a déjà été condamné par le tribunal correctionnel d’Ajaccio en octobre 2020 dans une affaire de racket (pour environ un million d’euros) d’un retraité à Carghjese.
La chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Bastia avait prononcé en mai 2021 l’interdiction pour Olivier Birgy d’exercer une profession commerciale ou industrielle, rappelle le procureur de la République. Interdiction dont le gérant du Nomah n’a pas tenu compte depuis le 2 décembre 2024.