Championnats de Bretagne Élites à Rennes

Les nuages sont trop hauts pour lui, mais il y a une barre qui le défie depuis trop longtemps. Elle est à 2,20 m, à portée de mains. Un premier Graal chez les sauteurs en hauteur.

Déjà qualifiés pour les « France » Élites

Malgré une talonnade qui le poursuit, Clément Gicquel a tenté de s’y approcher au Stade de Courtemanche samedi, échouant trois fois à 2,16 m, ce qui l’aurait rapproché de son record (2,18 m). « Je sentais que j’avais du jus, les conditions étaient parfaites ». Le Stadiste Rennais en a profité pour franchir au premier essai 2,12 m, ce qui l’emmènera à coup sûr aux « France » Élites du 1er au 3 août à Talence.

Un envol que le rêveur a signé sous les yeux de son papa, redevenu son guide en cette fin de carrière. En l’an 1994, Jean-Charles Gicquel avait franchi 2,33 m en plein air. Le record n’est tombé qu’en 2014, signé Mickaël Hanani (2,34 m). Celui qu’il a établi en salle (2,35 m) tient toujours. « Je serais très heureux qu’il franchisse les 2,20 m, le faire à 32 ans ce serait extraordinaire », sourit le fidèle de l’ACR Locminé tout au long de sa carrière.

Deux ans pour le réaliser

Tandis que Lucille a embrassé avec brio une carrière de volleyeuse, Solène a opté pour le même rêve. Elle est passée tout près de la finale des JO. Les Gicquel ont l’esprit dans les nuages mais la tête bien faite. Clément est ingénieur en mécanique, spécialisé dans les structures complexes. Cela ne l’empêche pas de rester un grand enfant. « Cette saison, j’ai joué au basket aux Cadets de Bretagne. On est monté de D3 en D2 ! », rigole-t-il. Quelques dunks sont venus réjouir ses camarades. Un rêve facile à atteindre celui-là. L’autre est là-haut, peut-être pour bientôt, « sur un grand jour, dans une grande compétition », imagine déjà le paternel qui a incité son garçon à repasser aux huit foulées lancées, plutôt qu’aux six. « Les années passent mais l’envie reste », constate ce dernier.

Il n’y a pas d’âge pour sauter haut. « Je pense avoir le potentiel pour les faire. J’en serais heureux et fier », avoue le fiston, vice-champion de France en 2017.

Au deuxième essai, Clément Gicquel n’est pas passé loin de franchir les 2,16 m.Au deuxième essai, Clément Gicquel n’est pas passé loin de franchir les 2,16 m. (Photo Laurent Rivier)

Le rêve ne tourne heureusement pas à l’obsession, celle de Dédale ou Icare. « Ça ira quand même très bien si je n’y arrive pas, mais je me donne cette saison et la prochaine pour y parvenir ». Il est heureusement des rêves qui deviennent réalité.