Face aux doutes sur l’efficacité de l’opération Midnight Hammer ayant ciblé les sites nucléaires iraniens, le Pentagone a livré jeudi lors d’une conférence de presse de nouveaux détails pour prouver le contraire. Excédé par le débat, le secrétaire à la défense des Etats-Unis Pete Hegseth a tenu à apporter son soutien au président américain Donald Trump. « Grâce à une action militaire décisive, le président (Donald) Trump a créé les conditions pour mettre fin à la guerre. En décimant, anéantissant, détruisant – choisissez le mot – les capacités nucléaires iraniennes », a-t-il martelé, emporté contre les médias.
C’est ainsi que, toujours dans l’objectif de démontrer l’efficacité des frappes, le général Dan Cain, chef d’état-major des armées, a révélé que, pour préparer une éventuelle attaque contre le programme nucléaire iranien, deux agents infiltrés ont travaillé exclusivement sur le sujet durant quinze ans.
Des infiltrés pendant 15 ans
« Pendant plus de quinze ans, deux agents ont travaillé sur Fordo, le fer de lance du programme nucléaire iranien », a assuré le général Dan Caine, après les frappes américaines. « Chaque recoin, chaque cratère, chaque équipement entrant et sortant, la géologie du terrain et les matériaux utilisés » ont été étudiés par ces espions, a-t-il poursuivi. Il n’a pas précisé s’il s’agit de natifs américains, d’Iraniens naturalisés ou bien d’agents du Mossad, les services secrets israéliens.
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Selon plusieurs observateurs, dont Bruno Fuligni, historien et auteur de L’Atlas secret du renseignement, interrogés par LCI « il est peu probable qu’il s’agisse de natifs des Etats-Unis ayant grandi dans la culture anglo-saxonne ». « Il faudrait être très talentueux » pour se fondre dans la masse iranienne, selon lui.
Des centaines de tirs d’essai
D’après les déclarations de Dan Cain, l’expertise des deux agents aurait permis aux Etats-Unis d’utiliser les « bonnes bombes » pour frapper avec précision et impact les sites nucléaires iraniens. « Ce sont eux qui ont compris que des bombes anti-bunker, capables de frapper en profondeur, étaient nécessaires pour attaquer efficacement le programme nucléaire iranien », a déclaré le général Cain. « Ils ont entamé un parcours pour travailler avec l’industrie et d’autres tacticiens afin de développer le GBU-57. Ils ont effectué des centaines de tirs d’essai et ont largué de nombreuses armes à taille réelle contre des cibles extrêmement réalistes dans un seul but : détruire cette cible au moment et à l’endroit choisis par notre nation », a-t-il encore développé.
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Les précisions du Pentagone ont par ailleurs laissé entendre que les espions ont aussi pu réaliser des actions clandestines. « Il est question, dans cette opération, d’agents qui auraient bénéficié de livraisons en pièces détachées de drones, qui auraient permis de faire sauter des défenses antiaériennes, en particulier à Fordo », a souligné Bruno Fuligni auprès de LCI. Les deux infiltrés auraient depuis été exfiltrés d’Iran pour rentrer aux Etats-Unis. Lors de la conférence de presse au Pentagone jeudi, Dan Cain a ainsi précisé les avoir rencontrés.