Les personnels de l’atelier des costumes de l’Opéra national du Rhin (ONR) avaient soigné la mise en scène de leur deuxième vente de costumes de scènes et d’accessoires, qu’ils ont organisée samedi après-midi dans les murs historiques du grenier d’abondance, place du Petit-Broglie à Strasbourg. C’est après avoir foulé un long et large tapis rouge en feutre que les visiteurs accédaient à la salle de répétition transformée pour l’occasion en vestiaire intemporel et féerique.
Plus d’un millier des pièces souvent uniques, de toutes tailles, dont les prix variaient de 2 à 500 euros, était comme l’an passé, lors de la première édition , mis en vente. « Il s’agit de pièces récentes et anciennes que l’on ne peut pas transformer. En les cédant, on fait d’une part de la place dans nos ateliers de la Meinau, où sont stockés près de 90 000 habits, et on récolte des fonds qui seront intégralement affectés aux actions de médiation culturelle de l’Opéra », explique Thibaud Welchlin, chef costumier.
Une file d’attente de plus de 400 personnes à l’ouverture
Quand la vente a ouvert ses portes à 14 h , une file d’attente de plus de 400 personnes, dont les premières étaient arrivées dès 11 h 30, s’allongeait déjà à l’extérieur. Pour que chacun y trouve son bonheur, le nombre d’articles était limité à six par personne.
Les achats sont d’autant plus spontanés qu’il n’y a ni cabine d’essayage, ni véritable glace. « J’ai craqué pour une cape munie d’ailes en paillettes et des masques d’animaux en carton. Je vais les utiliser pour décorer une vieille maison de campagne », se réjouit une septuagénaire qui raffole de pièces de décoration originales. Rémi, un Strasbourgeois de 31 ans, a lui acquis deux capes et un turban qu’il envisage, dit-il, de porter à l’occasion d’un prochain jeu de rôle grandeur nature.
Jeanne, 34 ans, compte, elle, faire appel à sa maman, couturière de formation, pour transformer les chapeaux en feutre, le béret et l’immense cape qu’elle a dénichés avec l’aide d’un ami. « On nous permet d’acheter un bout d’histoire de l’opéra », s’émerveille pour sa part Chloé, comédienne de théâtre d’improvisation et matrice d’art lyrique, qui repart tout sourire quatre lourdes capes en velours et en laine.
Selon Ferdinand Roilette, le directeur financier de l’ONR, qui tenait la caisse du jour, la vente 2025 devrait dégager une recette supérieure à celle de l’an passé (20 000 euros). Le matin, en effet, un créneau spécial avait été réservé aux compagnies de théâtre. « C’était une première. Elle a attiré plus de 150 personnes qui ont acheté pour 15 000 euros d’articles », se réjouit-il.