Chars de toutes les couleurs, paillettes et maquillages, mais aussi slogans politiques et lutte contre l’extrême droite… La Marche des fiertés a eu lieu ce samedi 28 juin 2025 à Paris, réunissant des milliers de personnes au centre de la capitale.
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« Contexte menaçant »
Le mot d’ordre de la marche était la lutte contre « l’internationale réactionnaire », alors que les droits des personnes LGBT + sont remis en cause aux États-Unis ou encore en Hongrie. La marche est partie du Louvre vers Nation.
Si les chars bariolés, les maquillages inventifs et les tenues colorées rappellent le caractère convivial de ce défilé annuel, par une température caniculaire, les organisateurs avaient moins le cœur à la fête lors de leur prise de parole initiale.
Le cortège de tête de la Pride de Paris. Emil Lombardo / Hans Lucas via AFP
« Nous sommes dans un contexte menaçant, politiquement terrible. Pour la première fois depuis des années nos droits sont réellement en danger », a affirmé au micro la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet.
« Le danger est là. Une internationale réactionnaire arrive sous nos yeux, aux États-Unis, en Hongrie, en Italie, en Russie », a lancé le représentant de l’association Aides, mot d’ordre « contre l’internationale réactionnaire, queers de tous les pays, unissons-nous » également repris sur la banderole en tête de ce cortège de milliers de participants.
La Pride a eu lieu sous le soleil et sous la chaleur. AUGUSTIN PASQUINI / Hans Lucas via AFP
Des milliers de participants
Les différentes pancartes illustraient donc la multiplicité des revendications, aux côtés des drapeaux arc-en-ciel et autres ballons colorés. « Mon clito déteste les fachos », « Fière d’être lesbienne », « Laissez vivre les enfants trans », pouvait-on lire.
Un homme \
Piyie, 18 ans, venue manifester avec un groupe d’amies juge pour sa part « important de montrer qu’il peut y avoir une manifestation politique pour des causes importantes dans une ambiance de fête », comme elle l’a expliqué à l’AFP.
D’autres arboraient des pancartes aux couleurs du drapeau palestinien.
De nombreuses personnes ont pris part à la Marche des Fiertés à Paris le 28 juin 2025. Quentin de Groeve / Hans Lucas via AFP
« C’est un acte militant de venir quand on voit ce qui se passe dans le monde, aux USA. Perdre les droits pour lesquels on s’est battu pendant des années, ça fait peur », a ajouté Romaric, 40 ans, défilant aux côtés de son compagnon Florent, 38 ans,
La Pride s’est terminée en musique avec une scène se sont produits plusieurs artistes dont la drag queen Nicky Doll ou encore la chanteuse Kalika.
Une quinzaine de militants identitaires
Comme ils l’avaient annoncé, le collectif identitaire Eros, proche des idées d’extrême droite, s’est lui aussi rendu à cette marche. Une quinzaine de membres de ce collectif se sont rassemblés à l’écart du cortège, a constaté une journaliste de l’AFPTV. Plusieurs dizaines de forces de l’ordre étaient positionnées pour empêcher tout contact avec la marche.
Des policiers lors de la marche à Paris autour du collectif identitaire Eros. JULIE SEBADELHA / AFP
« Notre présence n’est pas la bienvenue, mais c’est une marche de la fierté. Nous, on est fiers d’être homosexuels et fiers d’être Français », a indiqué à la presse le responsable de ce groupe, Yohan Pawer, ex-candidat du parti d’Éric Zemmour. « Imposer dans ces marches la présence de collectifs comme Eros, contre l’avis des autres associations, revient à mettre en danger les participantes et participants de la Pride, à court et moyen terme », leur avaient répondu de nombreux signataires d’une tribune dans Le Monde, dont le maire de Lyon Grégory Doucet, l’écrivaine Virginie Despentes ou Alexandre Schon, président de l’Inter-associative LGBT.
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De nombreuses autres marches en même temps
Plusieurs autres marches des Fiertés avaient lieu ce 28 juin, à Lorient, Fougères, ou dans d’autres pays du monde, dont à San Fransisco, à Dublin ou en Hongrie, où elle avait été interdite. Mais face aux mesures du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, la marche a réuni un nombre record de participants, selon ses organisateurs.
Les marches des fiertés sont organisées localement par des associations partout en France, et dans le monde, généralement en juin, pour commémorer les émeutes de Stonewall, mobilisation fondatrice du mouvement LGBT +, qui ont éclaté dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York.