Avec 34 toiles, le musée possède l’une des plus grandes collections au monde du maître du noir.
France Télévisions – Rédaction Culture
Publié le 28/06/2025 17:54
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Des toiles de Pierre Soulages exposées au Musée Fabre, à Montpellier, le 26 juin 2024. (GARDEL BERTRAND / HEMIS.FR / HEMIS.FR)
Le musée Fabre, le riche musée des Beaux-Arts de Montpellier, entame la célébration de son bicentenaire en proposant Pierre Soulages – La Rencontre, première rétrospective consacrée au père de l' »outrenoir » depuis sa disparition à l’âge de 102 ans en 2022.
S’il est né à Rodez, où un musée qui lui est entièrement consacré a ouvert il y a un peu plus de 10 ans, Pierre Soulages, figure majeure de l’art contemporain, avait aussi développé de longue date des liens privilégiés avec Montpellier.
Admis aux Beaux-Arts à Paris à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il sèche les cours, préférant se former à Montpellier, où il rencontre en 1941 Colette Llaurens, qu’il épouse un an plus tard et ne quittera plus.
Visiteur assidu du musée Fabre, le jeune homme y admire en particulier les œuvres de Gustave Courbet, dont la toile La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet (1854) prête son titre à l’exposition, qui ouvre samedi 28 juin jusqu’au 4 janvier. Bien plus tard, en 2005, ce lien avec Montpellier et son musée se matérialisera par la donation par le couple Soulages de 20 toiles, accompagnées de 10 dépôts. Avec un ensemble de 34 toiles réalisées entre 1951 et 2012, le musée Fabre possède désormais l’une des plus grandes collections de Soulages au monde.
Plutôt qu’une rétrospective chronologique, les deux commissaires – le directeur honoraire du musée Fabre, Michel Hilaire, et la responsable des collections modernes et contemporaines, Maud Marron-Wojewodzki – ont choisi d’évoquer, au fil d’un parcours en six sections et 120 œuvres, la rencontre de Soulages « avec l’histoire de l’art qui l’a précédé, tout comme celle de son temps », expliquent-ils.
Les œuvres exposées, dont de nombreux prêts de Colette Soulages et du musée de Rodez, « communiquent » avec des toiles de Rembrandt, Picasso, Courbet, Mondrian, Zurbaran ou encore Van Gogh, illustrant les recherches effectuées sur plus d’un demi-siècle par un peintre qui, dès l’après-guerre, travaillait la lumière et ses reflets, à mille lieues du moindre lyrisme.
« Jusqu’à ce que, le 14 avril 1979, il ait l’audace de recouvrir totalement sa toile de noir », souligne Michel Hilaire, heureux de présenter ce premier « Outrenoir », qui fait partie des collections du musée Fabre. L’exposition montre aussi une curiosité : la seule toile monochrome blanche de Pierre Soulages, qui « ne l’aimait pas » et que son épouse a sauvée de la destruction.
La visite de l’exposition peut se prolonger, sur réservation, par une balade poétique en réalité virtuelle. Cette plongée dans l’univers du peintre permet de percevoir l’influence qu’a pu avoir sur ses peintures la mer Méditerranée, dont il embrassait du regard la ligne d’horizon depuis sa maison des hauteurs de Sète.
Le musée Fabre, propriété de la Métropole de Montpellier, a vu le jour grâce au peintre, collectionneur et mécène François-Xavier Fabre (1766-1837), natif de la ville, qui lui a donné une aura internationale par le don en 1825 puis le legs en 1837 de sa vaste collection de peintures, de dessins et de sculptures. Son bicentenaire sera célébré jusqu’en 2028, le musée ayant ouvert au public en 1828.